Présentation du Livre de Vie au Centre de Méditation Chrétienne de Rome
Le dimanche 29 janvier, au Centre de Formation à la Méditation Chrétienne (CFMC), Sr Annarita Tabloni a présenté le Livre de Vie pour les laïcs avec les Filles de la Croix. Voici son discours :
Le Livre de Vie a été approuvé à l'unanimité par les représentants des Laïcs et les Sœurs présents au Chapitre Général qui s'est tenu l'été dernier à la Maison Mère de La Puye.
J'étais présente et je ne vous cache pas l'émotion que nous avons ressentie à ce moment-là !
Ce texte n'est pas le résultat d'un travail de bureau, de la réflexion d'une élite ni de la volonté de la Congrégation de proposer des lignes... mais d'une expérience internationale de partage, de recherche, de fraternité, de prière et d'action, vécue dans différentes parties du monde et depuis longtemps.
Avant tout, il y a la vie : celle que Dieu nous donne chaque jour, fait de personnes et de situations concrètes, de rencontres, d'histoires qui s'entrecroisent et à travers lesquelles Dieu tisse son Histoire Sacrée.
Cette Vie s'est développée et a grandi de manière très originale et diverse : autour de Communautés ou de Filles de la Croix individuelles, dans des paroisses, dans des écoles, dans des lieux de souffrance, avec les pauvres et les derniers, dans des groupes et des associations, dans les activités missionnaires les plus diverses...
Au fil du temps
- Nous, Filles de la Croix, sommes devenus de plus en plus conscients de ce qui est écrit au début de nos Constitutions (Règle de vie).
"Le don fait par Dieu à nos fondateurs n'est pas notre propriété,
mais notre héritage." (Lumen Gentium 43).
Le sens de notre existence est dans le fait que nous avons reçu de Dieu un Don, un Charisme qui est pour l'Église et pour le monde.
Un charisme n'est jamais une "propriété" privée, exclusive, réservée, mais un Héritage qu'il faut certes garder et entretenir, mais surtout partager.
- En Italie, depuis les années 90, on est passé d'une collaboration apostolique missionnaire professionnelle à un partage : moments de prière, fréquentation de communautés de plus en plus ouvertes et accueillantes, moments de vie et de célébration, initiatives partagées, temps de formation communs.
Le Charisme a en soi-même un pouvoir d'Attraction, précisément parce qu'il est un Don de Dieu et qu'il peut devenir pour quelqu'un, pour ceux qui sont appelés à le partager, dans chaque état de vie, un chemin de salut et de sainteté.
Voici les étapes du parcours qui a conduit au Livre de Vie :
Au fil du temps, le besoin de se connaître, de marcher ensemble, de participer plus activement à la spiritualité, à la vie et à la mission " d'enseigner et de guérir " de la Congrégation s'est fait sentir de façon croissante et généralisée dans les différents pays du monde.
Des mots comme réciprocité - savoir donner et recevoir - diversité et complémentarité - coresponsabilité - esprit de famille - sens d'appartenance... ont pris forme dans des expériences concrètes.
Le Livre de Vie est né de toutes ces expériences !
Tous ceux qui vivent le charisme d'une manière ou d'une autre (groupes ou individus) ont contribué à la rédaction du texte. Vous aussi (le CFMC ndlr) avez envoyé votre contribution, en approfondissant les Cartes qui vous ont été envoyées au cours des années et en offrant vos expériences et vos réflexions.
Ce chemin de communion et de partage n'a pas besoin de qualités extraordinaires, de personnes très spéciales comme les Fondateurs (même si l'Église a reconnu leur sainteté) ... mais l'Esprit Saint nous précède et nous accompagne toujours, et il saura ouvrir des chemins nouveaux et partagés pour l'Église et pour l'humanité.
Je termine en citant une belle expression de Sr Marisa : « Nous nous expérimentons et nous nous formons comme des compagnons et des amis sur la route, petits, pauvres, simples, fragiles, et ce que nous avons reçu gratuitement, nous le donnons gratuitement. »
Il est significatif que ce soit précisément dans le cadre de ce congrès national de Caritas "Marchons ensemble sur le chemin des derniers" que la figure de Sœur Maria Laura soit présentée.
... en suivant trois chemins indiqués par le Pape François comme trois priorités : le chemin des derniers, de l'Évangile et de la créativité.
Mercredi 22 juin 2022
17h30 | Présentation de l'audiolivre Caritas-RERUM "Eccomi", sur des textes de Sœur Maria Laura Mainetti
Ce moment pourra être suivi en direct par le canal YouTube Caritas Italiana
Quelques photos de la présentation - lien
Présentation livre audio témoignage (Soeur Carolina) - pdf
Vers la fin de l`année 2018, les sœurs de la communauté de Sala Baganza ont quitté le bâtiment, trop grand et difficile à gérer pour elles, pour de nouvelles destinations : Vasto, Langhirano, Roma.
“Partir, c'est un peu mourir …” mais pour une nouvelle vie, plus ouverte, plus riche, et aux couleurs bien variées. En effet, dans le dialogue avec la Caritas diocésaine, est envisagée la possibilité de donner un logement à deux familles italiennes chargées de gérer l'accueil des familles ou des personnes migrantes, pour un chemin favorisant l'intégration et l'inclusion, en coopération avec les institutions locales. Les Filles de la Croix adhèrent au projet et les familles donnent leur disponibilité.
Un chemin de patience, d'attente, mais qui à la fin voit réalisé le rêve de servir la vie, sans barrières de langue, de nationalité ou de religion.
Nous laissons parler une famille, composée des parents et de deux jeunes filles.
“Nous vivons au deuxième étage de votre maison, Via Garibaldi, 17 à Sala Baganza.
Papa, Francesco, a été le fondateur, avec un collaborateur, des premières coopératives sociales de Parma, projet mûri à partir de l'observation et de l'étude des besoins sociaux présents dans la ville de Parma, tant au niveau des individus que des familles avec ou sans handicap au sein du foyer.
Francesco poursuit son expérience de gestion d’une coopérative sociale avec des activités de copiage, pour l'insertion des jeunes défavorisés dans le monde du travail.
Moi, Cristina, j’ai fait une formation en administration, comptabilité, salaires, etc., j’ai une passion pour l'étude des herbes médicinales et j’ai fait du bénévolat auprès des personnes porteuses d’handicap.
Au fil des années, en tant que famille, nous avons continué à observer les besoins sociaux du territoire concernant les jeunes, mais surtout les familles, et nous avons mis en place des projets caritatifs pour les jeunes et les familles ayant des personnes porteuses d’handicap au sein du foyer.
Tout cela a mûri sous la Croix du Christ que nous avons indignement embrassée au fil du temps et qui a fait grandir en nous le désir de rendre au Père tout le bien que nous avons reçu, de faire participer nos frères et sœurs à un si grand Amour, d'avoir la grâce de vivre concrètement l'Évangile.
Des événements variés de la vie nous ont conduits à la Caritas diocésaine et sa Présidente nous a proposé de participer au projet d'accueil de la maison communautaire de Sala Baganza de propriété des Filles de la Croix, que nous ne connaissions pas.
En ayant vécu ces expériences et en voyant la possibilité de poursuivre nos projets, nous avons accepté.
Dans votre maison, au premier étage, habite l'autre famille qui a adhéré à ce projet. Nous ne nous connaissions pas et nous nous sommes rencontrés une ou deux fois avant de commencer cette aventure.
En 2020, au mois d'août, nous avons emménagé dans votre maison.
Dans le mois de septembre/octobre deux familles de provenance du Sudan ont été accueillies, arrivées par les couloirs humanitaires, avec des filles âgées entre six mois et six ans. Nous avons invoqué l’Esprit Saint, pour obtenir la lumière et la force nécessaires pour répondre à cette urgence.
Nous nous sommes regardés dans les yeux et, dans les leurs, nous avons vu peur, méfiance, prétentions et espoir. Nous avons ouvert nos bras et c'est ainsi que tout a commencé.
Nous avons rapidement réussi à faire tomber les barrières et nous avons commencé à vivre " entre égaux ".
Nous avons vécu cet accueil concrètement, en considérant les familles accueillies comme une extension des nôtres, en toute simplicité.
Nous avons répondu aux besoins fondamentaux : une maison propre et accueillante, de la nourriture, de l'eau, du linge, des vêtements, des chaussures et de l'amitié.
Nous avons connu un mode de vie différent, une religion différente, des habitudes et des coutumes différentes. Et nous nous sommes mutuellement enrichis.
L’objectif de cet accueil était d'accepter a priori les différences culturelles, un effort fait dans les deux sens, de donner une préparation rapide et utile sur la manière de se comporter pour favoriser l’insertion des familles et leur permettre de bien s'intégrer dans notre société.
Cela a été une expérience de vie ensemble : ils ont été écoutés, conseillés, dirigés, orientés, soignés, réconfortés, grondés... tout cela dans le but d'atteindre l'objectif.
Nous avons également eu la joie d'apprendre qu'une nouvelle vie était arrivée pour réjouir la famille au premier étage. Nous nous sentions qui comme des grands-parents et qui des oncles ou tantes. Certainement tous fiers que cela soit arrivé ici. Nouvelle vie, nouveau commencement, nouvelle terre.
La différence de langue n’a pas été non plus un obstacle. Certains d'entre nous parlent l'anglais et le français ; la communication était donc plus facile et nous avons également utilisé en large mesure le traducteur google.
Le tout sans juger.
Nous les avons accompagnés faire des courses, acheter de petits vêtements afin qu'ils puissent comprendre la valeur de l'argent et comment le gérer.
En mai 2021, la Caritas a trouvé à Parma des appartements appropriés pour le deuxième accueil de ces familles et nous leur avons dit au revoir tout en sachant que le lien très beau qui s'est créé entre nous, même si parfois très exigeant, ne sera jamais brisé, car dans nos cœurs il y a de la place pour tout le monde.
Pour trouver force, clarté et unité de vision, il y a eu et il y a encore besoin de moments de prière ensemble, et c'est ce que nous faisons avec l'autre famille du premier étage.
Trois familles sont actuellement accueillies dans votre maison : une est arrivée de Tunisie par la médiation des services sociaux et vit au rez-de-chaussée. Elle est composée du père, de la mère et de quatre enfants, dont deux sont gravement handicapés. Deux autres familles sont arrivées au début du mois de mars en provenance de l'Ukraine, ce pays tant éprouvé.
Une famille vient des alentours de Kiev : une mère avec quatre enfants. L'autre famille, une mère avec deux enfants et deux neveux, vient des alentours d'Odessa. L'âge des enfants se situe entre six et dix-sept ans.
Nous nous sommes approchés d'eux le cœur ouvert et les yeux dans les yeux tristes des enfants. Et nous avons eu la joie de voir la tristesse de ces yeux se transformer en sérénité, parce qu’eux aussi sont devenus nos enfants et petits-enfants et cette perception leur a permis de changer.
Ces familles ont des habitudes européennes et des femmes ukrainiennes présentes dans la région ; donc il a été plus facile de communiquer et de se comprendre. Ils disposent d'un réseau de connaissances et de l'aide de communautés ukrainiennes très actives.
Nous sommes proches d'elles et nous pensons que c'est la chose essentielle dont ils ont besoin. Nous nous occupons également de leurs besoins fondamentaux, tout comme nous l'avons fait lors du premier accueil.
Dans ce chemin, nous sommes soutenus par la Caritas diocésaine qui nous suit pas à pas, par la Caritas paroissiale qui nous donne tout le soutien nécessaire en biens de première nécessité, par le curé Don Giovanni avec son écoute et sa prière, par le groupe-familles de la paroisse qui nous a émus par sa disponibilité et sa générosité, par les Sœurs Filles de la Croix, sans lesquelles tout cela n'aurait pas été possible.
Alors, maintenant et toujours : rendons grâce à Dieu !!!
Nous vous demandons de continuer à nous accompagner par vos prières. Nous faisons de même. Bonne route pour votre mission et, en communion, pour accueillir et servir, selon nos possibilités, ceux que nous rencontrons sur notre chemin.
Cristina Stocchi
Le 9 octobre à la Maison Provinciale de Rome, Sœur Susana Felice, Supérieure Générale, Sœur Anna Maria Di Pietro, Régionale d’Italie et Sœur Gracy Çabalette, Assistante Générale ont rencontré des représentants du Centre de Formation à la Méditation Chrétienne (CFMC). Sœur Marisa Bisi, fondatrice du Centre a participé à la rencontre.
Aujourd'hui, dans le monde, il existe de nombreux groupes de laïcs, plus de 80, qui s'inspirent du charisme des Filles de la Croix (FdlC). Un parcours a commencé en 2014 par une rencontre internationale à La Puye. Une étape importante a eu lieu l'été dernier lors d'une nouvelle rencontre entre les sœurs et des représentants des laïcs. C'est là qu'ont été jetées les bases en vue de définir un chemin spirituel, un Livre de Vie, qui unira les différents groupes de laïcs touchés par le charisme.
La "famille laïcs et sœurs" est un univers très diversifié de groupes et de personnes. Avec le Livre de Vie, on a essayé de définir les points communs. Au centre, il y a la Parole de Dieu, fondement de la mission "Enseigner et guérir".
Sœur Susana a rappelé comment le Centre de Méditation représente une réalité particulière parmi ceux qui sont inspirés par le charisme des FdlC, en raison aussi de la reconnaissance officielle qu'il a reçue de la part de l'Église pour le service qu'il rend.
Avec la méditation chrétienne, le CFMC travaille à la construction de la personne à partir de la parole de Dieu. La méditation chrétienne est une manière d'incarner le charisme d'enseigner et de guérir au service de l'Église. Pour la Congrégation et pour une grande partie de la famille, c'est quelque chose de nouveau qui peut enrichir la famille et la Congrégation. À son tour, le Centre de Méditation peut enrichir sa propre spiritualité en continuant à se nourrir du charisme et en rencontrant les expériences incarnées de différentes manières par la Congrégation et d'autres groupes de laïcs. Les représentants du Centre de Méditation ont réaffirmé la nécessité de continuer à se nourrir du charisme des FdlC et de l'approfondir.
Diversité, richesse, complémentarité sont les éléments qui caractérisent la famille laïcs et sœurs FdlC. L'incarnation particulière du charisme représenté par le Centre de Méditation est celle de répondre au besoin de spiritualité en contribuant par la méditation à la construction de la personne.
Sœur Susana a affirmé que la Congrégation n'est pas propriétaire du charisme, mais qu'elle l'a reçu et incarné dans la vie religieuse et le service. De même, les laïcs l'ont reçu et incarné de différentes manières dans leur vie professionnelle et familiale et dans leur manière particulière de réaliser la mission. Ensemble, laïcs et sœurs peuvent se mettre au service des petits et des pauvres comme nous l'ont appris les fondateurs. Et petitesse et pauvreté, selon le Centre de Méditation, ne sont pas seulement matérielles, mais peuvent être aussi spirituelles.
Pour en savoir plus, voici le lien de la rencontre sur YouTube
Bienvenue à tous ceux qui sont présents et à ceux qui nous suivent depuis chez eux grâce au canal You Tube de la communauté pastorale et à la diffusion en streaming. Une salutation spéciale à Sœur Susana, Supérieure Générale des Filles de la Croix, qui a visité cette église sur les traces de Sœur Maria Laura en septembre dernier qui nous suit en directe depuis la Maison Mère de La Puye, en France ; une salutation à Sœur Anna Maria, Supérieure Régionale, présente en juin dernier à la célébration en mémoire de Maria Laura, connectée depuis Rome et à toutes les sœurs qui nous suivent en directe depuis les différentes maisons de par le monde. À toutes et à tous, la bienvenue à ce moment de prière et de réflexion depuis l'église San Bernardino de Villatico, l'église où Teresina a reçu son baptême le 22 août 1939 et les autres sacrements, où elle a mûri sa vocation jusqu'à cette invitation "tu dois faire quelque chose de beau pour les autres".
Nous commençons ce moment par le chant CANTO LA GIOIA (Je chante la joie), au cours duquel les sœurs présentes apporteront au fond baptismal une bougie allumée, signe du rayon de lumière qui, dans la nuit du 6 juin 2000, a percé l'obscurité du soir et les ténèbres du cœur des jeunes filles qui ont reçu le pardon pour le geste qu'elles accomplissaient.
Monition initiale :
(Une religieuse) Notre Fondatrice, Sainte Jeanne Elisabeth, a orienté sa vie sur ces mots : "Je prends au sérieux l'engagement de mon baptême".
Nous, Filles de la Croix, comme Sœur Maria Laura, nous faisons de notre consécration un véritable engagement pour vivre notre Baptême en profondeur : c'est le sens du geste que nous faisons.
(Un laïc) Nous tous ici présents, qui avons reçu gratuitement ce grand don, nous sommes invités aujourd'hui à bénir le Seigneur parce qu'il nous a choisis et a voulu que nous soyons ses enfants.
Dans le silence de notre cœur, participons-nous aussi à ce geste, en renouvelant notre engagement à prendre notre Baptême au sérieux et à adhérer à ce grand don d'amour qui est le sien.
Chant : Canto la gioia : (youtube)
(Pendant le chant, les sœurs apporteront une bougie allumée au fond baptismal.
où Sœur Maria Laura a été baptisée - symbole du rayon de lumière)
(Pour lire l'ensemble de la célébration cliquer ici pdf)
(Pour voir la célébration en Italien cliquer ici Youtube)
Trois groupes étaient réunis entre eux par internet : un groupe à Rome, près de la Maison Provinciale, un groupe à Traversetolo et un groupe au Théâtre Communal de Chiavenna. D’autres personnes étaient connectées de chez elles. Ainsi s’est déroulée, le 27 septembre dernier, une grande rencontre de la Famille Laïcs et Sœurs Filles de la Croix. La réunion a été animée depuis Rome par Don Marco Vitale, un prêtre du Diocèse de Rome qui, après une longue expérience dans les paroisses de Rome et dans quelques services à caractère diocésain, s’occupe actuellement de la formation permanente du clergé, en particulier, comme formateur et accompagnateur dans des parcours d’intégration psycho-spirituelle.
Le thème de la rencontre était centré sur les dynamiques du passage d’institut religieux à famille charismatique, naturellement en référence aux Filles de la Croix.
Don Marco a rappelé comment chaque institut met en valeur un aspect de l’unique et infini charisme qui est celui de l’Église. Penser de transformer l’institut en famille ecclésiale ça veut dire alors travailler afin que le charisme soit nourri d’une nouvelle sève. Ce chemin peut permettre de revenir aux racines du charisme en le libérant des superstructures qui se sont formées au cours des siècles. En 2014, avec la « Charte de Vie pour un chemin de fraternité entre laïcs et sœurs », les priorités ont été énoncées : la Parole de Dieu, la Prière, l’Eucharistie, le Baptême et Marie. Mais celles-ci ne sont que les priorités de chaque chrétien, en particulier s’« il prend au sérieux » son Baptême. Et puis, il y a l’attention aux pauvres. Aujourd’hui, il y a des pauvres qu’on ne voit pas, ce sont ceux de la porte à côté qu’on ne peut voir que par les yeux du cœur. Et puis il y a les pauvretés spirituelles.
Enseigner et guérir : enseigner signifie enseigner comment vivre aujourd’hui le message chrétien et guérir signifie aussi, et peut-être surtout, prendre soin des maladies spirituelles. Et ce n’est pas facile. Et puis guérir les maux psychologiques complexes de notre temps. Vivez et faites vivre : pour faire vivre, il est nécessaire de vivre pleinement, comme une mère qui veut mettre au monde un enfant doit être pleine de vie. Si nous n’avons pas de vie, nous ne pouvons pas la donner. L’Évangile est pour tous. Pour tout état de vie, mais il est important dans une famille de travailler ensemble.
Quand on veut construire une famille spirituelle, il faut avoir, en exemple, la famille humaine et, comme le disait le Bon Père, il faut garder les pieds sur terre. Les religieux doivent avoir les pieds sur terre pour permettre aux laïcs de regarder vers le ciel et ainsi les consacrés peuvent mieux comprendre ce que signifie le concret de la vie d’aujourd’hui. La famille se construit ensemble avec des rôles clairs, distinctes, avec des limites précis, si vraiment, on veut réunir une famille autour d’un charisme. Il faut éviter ceux que Don Marco a appelés les imbroglios et les triangulations, en pratique, les favoritismes et les relations pas claires et tout type de manipulations. De cette manière, on grandit dans une « liberté réelle » et non seulement proclamée. Une famille ecclésiale ne doit pas être faite pour répondre à la baisse des vocations et ne se fait pas non plus pour avoir de demi-sœurs et de demi-laïcs, a dit Don Marco. Elle se fait, au contraire pour vivre pleinement l’état de vie que chacun a choisi. On fait une famille pour être ensemble et donc, c’est essentiellement une expérience de relations. Les relations sont pénibles, mais, si elles sont authentiques, elles deviennent fécondes. L’objectif de la famille est donc d’actualiser le charisme, chemin préférentiel pour atteindre la maturité spirituelle qui consiste essentiellement dans le don sa vie avec humilité.
Don Marco a conclu avec 4 suggestions pour notre famille ecclésiale :
Vraiment, beaucoup, beaucoup de richesse, donnée à la Famille filles et fils de la Croix qui ensuite a résonné dans les travaux des groupes et a donné lieu à un échange d’idées et d’expériences entre les différents groupes dans un authentique climat d’écoute.
Chiavenna, Église de San Lorenzo
Homélie de l'Évêque Oscar Cantoni
6 juin 2020
Chers frères et sœurs qui êtes réunis ici pour représenter de nombreuses autres personnes de Chiavenna, de la Vallée, du diocèse de Como et d'autres lieux.
Dans le firmament de Dieu, depuis vingt ans brille une étoile et cette étoile a un nom et une histoire : c'est Sœur Laura. Les étoiles sont un point d'orientation pour les marins et nous, nous sommes des marins très agités, très craintifs qui cherchent une direction et alors qui se tournent vers elle : une étoile brillante qui brille du soleil de Dieu.
C’est beau de la penser parmi les Saints de la porte à côté, comme les appelle le Pape François. Ce sont des gens complètement ordinaires, très simples, humbles qui rayonnent la sainteté par tous les pores de leur peau, avec une grande simplicité, un naturel dans la grâce de Dieu.
Sainte de la porte à côté parce que Sœur Laura a vécu parmi nous, donc dans un environnement comme le nôtre, je dirais tout à fait ordinaire. Elle fait partie de notre histoire, de notre terre, de notre chemin de foi. Elle a aussi partagé les fatigues et les difficultés, les souffrances et les larmes du peuple de Dieu, parce que nous sommes comme ça, pleins de fragilité et de faiblesse. Mais elle est devenue toujours plus celle qui, déjà, se faisait connaître comme une personne vivante sur la terre : une personne attirante pour sa bonté, pour sa simplicité, pour sa capacité d'accueil, pour sa tendresse, pour sa patience, pour sa délicatesse, pour son engagement envers tous, surtout envers les pauvres, les derniers, les jeunes : c'est ainsi que tout le monde la sent proche.
Il est très intéressant de lire les prières que tout le peuple de Dieu a écrites et qui ont été rapportées dans le livre qui se trouve près de sa tombe. Ce sont des personnes de tous âges, des enfants aux personnes âgées, des adultes heureux ou tourmentés : tous s'adressent à elle avec confidence, avec confiance, lui manifestant de la tendresse qui est une vertu typiquement humaine, mais je dirais aussi une vertu typiquement chrétienne dans un monde si plein de cruauté, de solitude, d’indifférence. Sœur Laura était une femme qui a vécu une vie pleine d'attention pour tout le monde, en particulier pour ceux qui en avaient le plus besoin.
Mais nous devons faire un pas de plus et nous demander : "D'où lui venait ce cœur si immaculé, d'où lui venait cette tendresse qui lui était spontanée ? Cela lui venait du fait d'avoir été regardée avec amour par Jésus, comme avait été regardé avec amour le publicain Matthieu qui n'était certainement pas un petit saint. Nous savons bien quel métier il faisait, pourtant Jésus, à un moment précis de sa vie, a fait irruption dans l'histoire de cette personne qui, se sentant appelée, tendrement aimée, a décidé de changer de vie et de suivre Jésus.
Nous pouvons nous émouvoir du fait que Sœur Laura se soit sentie tendrement aimée par son Jésus, par son Divin Époux. Elle a voulu l'imiter avec la croix, lui ressemblant en tout et pour tout, jusqu'à mourir en pardonnant, parce que c'est là, la nouveauté. Beaucoup, malheureusement, sont assassinés par la méchanceté humaine. Mais elle, elle est morte, assassinée, pardonnant, comme Jésus du haut de la Croix. Ce pardon est le fruit d'une vie dans laquelle, ayant été aimée, elle s'est entraînée au don de soi jusqu'au bout, jusqu’au don plus grand : livrer sa propre vie, par amour, dans le pardon.
Eh bien, nous avons certainement raison de croire que l'Église très bientôt attestera que cette femme est un point de repère pour nous tous. Les bienheureux, nous les louons pour leur grandeur, ce sont nos intercesseurs auprès de Dieu et, en même temps, ils deviennent des personnes si attirantes qu'ils nous aident et nous persuadent que la vie chrétienne est belle, que la vie chrétienne est attirante, que la vie chrétienne nous permet de vivre une vie profondément humaine : la culture de la tendresse et la culture de la miséricorde.
Qu'il en soit ainsi bientôt, pour que nous puissions la compter parmi le chœur des Bienheureux et sentir que son intercession pour chacun est puissante auprès de Dieu Trinité et Miséricorde.
Amen
6 juin 2000 : Sœur Maria Laura, en “sortie” pour répondre à une jeune fille en difficulté, est trahie et sacrifiée à Satan. Elle saura transformer ce soir les ténèbres en une merveilleuse expérience de lumière avec son : "Me voici ! Seigneur, pardonne-leur".
Nous aurions aimé célébrer le vingtième anniversaire de ce "passage de Dieu à Chiavenna", avec une élévation spirituelle inspirée par les sept dernières paroles de Jésus sur la Croix, mais la pandémie a tout suspendu.
Nous voulons, maintenant, nous souvenir de Sœur Maria Laura avec ses paroles, les mêmes que nous avions choisies pour "actualiser" celles de Jésus Crucifié.
Sœur Maria Laura a pardonné de tout son cœur parce qu'elle vivait ce qu'elle avait écrit :
« La miséricorde est l'identité de Dieu qui se manifeste dans des attitudes de piété, de compassion, de tendresse, de pardon, d’amabilité, de bienveillance..."
« ...j'annoncerai aux jeunes que croire en Christ signifie être capable d'aimer et de pardonner. »
Mgr Maggiolini, alors Évêque de Como, avait écrit : « Peut-être que plusieurs d’entre nous ont ressenti dans leur cœur, un reproche secret à ton égard, Sœur Maria Laura, parce que tu t'es exposée au risque et au danger alors qu'il était sage et prudent de rester tranquille dans ta maison. Ce sont des raisonnements utilitaristes. La charité, par contre, est patiente, elle est bénigne... Elle ne cherche pas son propre intérêt, elle ne se fâche pas, elle ne compte pas le mal reçu... elle couvre tout, elle fait confiance en tout, espère tout, supporte tout... Une chose est la prudence et une autre est la tendresse de celui qui donne sans réserve. »
Et le Pape François rappelle à plusieurs reprises :
« Sortons, sortons pour offrir la vie de Jésus-Christ à tous... »
Sœur Maria Laura aimait particulièrement Marie, la Mère des douleurs, aux pieds de la Croix. Elle la contemplait :
« Mère, au cœur transpercé, debout, au pied de la Croix, elle a vécu son oui jusqu'au bout, à son humble place. Elle a compris, mieux que personne, le cœur de son Fils ; elle nous y introduit ».
« Comme Marie au pied de la Croix, nous sommes appelés à être proches des crucifiés de notre temps, pour partager, servir, évangéliser les pauvretés que nous rencontrons sur notre route. »
Elle a aussi connu des moments difficiles en vivant la volonté de Dieu. Elle écrit, en fait :
« Moi aussi, comme Pierre, je suis tentée de te dire : "Je ne te connais pas"... Oui, je préférerais te connaître puissant, fort, immédiatement victorieux... au contraire, il faut attendre : une longue attente, une attente douloureuse qui a le goût de la défaite, de l'échec, de la dérision, du rejet. Je peine à attendre que tu sois victorieux et que tu sois vainqueur en moi".
Le projet de vie de Sœur Maria Laura était : "Faire quelque chose de beau pour les autres". Elle s'est donnée à mains pleines à tous, de différentes manières. Quelques mois avant sa mort, elle avait écrit :
"Être disponibles pour tout faire pour les autres, même au point de donner sa vie comme Jésus."
Mais elle a toujours réservé une attention particulière aux jeunes. Pour eux, en fait, elle s'est donnée jusqu'au bout.
Ainsi elle parlait des jeunes :
« ... pauvres... Oui, parce que souvent désorientés, déracinés, plagiés, étouffant un cri de vie non exprimé. »
« Je sens l'urgence de les accompagner et de demander l'aide à Jésus... ils n'ont aucun point de repère. Jésus, fais quelque chose. Fais-nous comprendre comment être ta main, ton geste, ton prolongement ».
Consciente de sa pauvreté, elle s'abandonnait souvent au Père :
« Seigneur, prends le peu que je suis et la misère que je suis. Je te donne tout, que jamais je ne me retire avec l'excuse commode "je ne suis pas capable". Pour Toi, pour le Royaume, pour l'annonce, que je sache toujours donner, tout donner sans peur, sans honte, sans crainte du résultat ou de la déception. L'important est de dire oui quand tu me demandes mes 5 pains et mes 2 poissons. Même si les autres ne les apprécient pas, même s'ils semblent inutiles. »
Le soir de ce 6 juin-là, Maria Laura a déchiré ces terribles ténèbres par la force de son invincible foi ! Son visage “crucifié” c’est un cri de lumière et de vie lancé au monde.
Un peu plus d’un an avant sa mort, Maria Laura affirmait :
« Sentons-nous en chemin vers un amour qui va au-delà de cette vie même, vers le Père dont le regard repose avec tendresse sur chacun de nous. »
Et voici ce que nous avons lu dans les notes que Sœur Maria Laura avait laissé sur la table de sa chambre :
« Par-dessus tout, vivons dans l'attente de sa venue finale, quand il m’appellera au Paradis. »
De là-haut, Sœur Maria Laura, continue, à "faire quelque chose de beau" pour nous tous !
Sr. Beniamina Mariani,fdc
Permettez-moi de me présenter : je suis Élisabeth, une novice du Burkina Faso, et j'ai passé un stage d'environ trois mois dans la communauté de Ponte di Nona à Roma.
J'aimerais partager avec vous quelque chose que je considère comme très important. En Italie, il y a moins de vocations religieuses et sacerdotales qu'en Afrique, il est donc plus difficile de "semer" ce désir dans le cœur des enfants.
À Ponte di Nona, j'ai eu l'occasion de participer à différents cours de catéchisme pour témoigner de mon expérience vocationnelle.
"Pourquoi veux-tu devenir religieuse ?" c’était la question la plus courante, mais aussi beaucoup d'autres : comment et quand j'ai commencé à ressentir cet appel, comment ma famille a réagi à ce choix, comment j'ai rencontré les Filles de la Croix, si je suis nostalgique de mon pays, si je me sens bien ici en Italie et si je voudrais revenir, comment je vois mon avenir...
Avec joie, j'ai essayé de répondre, en racontant mon histoire avec simplicité, en soulignant avant tout le don reçu : l'amour pour le Christ, pour l'Évangile, pour les petits et les pauvres que je souhaite servir avec le don de ma vie.
Puis, dans la semaine du 26 janvier au 2 février, nous avons accueilli dans la paroisse l'image de la MADONNE DE LA CONFIANCE, particulièrement vénérée au Grand Séminaire de Saint-Jean de Latran à Rome.
Chaque après-midi, les séminaristes, deux par deux, animaient la réunion de catéchèse pour les différents groupes de jeunes réunis dans l'église avec leurs familles. Ils ont raconté leur vocation personnelle et ont offert leur témoignage de vie à la suite de Jésus, en répondant à toutes les questions posées par les garçons.
Cette semaine également, à la fois "mariale" et "vocationnelle", un bibliste a donné une catéchèse du soir aux adultes avec méditation sur la parabole du semeur de l'Évangile de Marc (4,1-20). Il a insisté sur la confiance en Dieu et aussi en soi : il n'y a pas de vie sans difficultés, mais il faut "tenir bon" en faisant confiance à Jésus qui souffre.
Dans la soirée du vendredi 1er février, Son Éminence le Cardinal Angelo De Donatis, Vicaire général du Pape François pour le diocèse de Rome, est venu parmi nous pour rencontrer les jeunes de la Préfecture.
Nous avons été étonnés d'une telle participation !
Par un dialogue simple et direct, le cardinal a répondu aux questions préparées par les jeunes des différentes paroisses.
En particulier, communiquant son histoire personnelle de vocation, il a dit comment la prière était la force qui nourrissait sa confiance en Celui qui l'appelait et lui donnait le courage de répondre Oui pour sa mission d'amour.
Enfin, le dimanche 2 février, lors de la concélébration solennelle de 10 heures, nous avons remercié le Seigneur pour le don des vocations dans l'Église.
Tout au long de la semaine, notre communauté a également prié pour les jeunes femmes en formation dans notre congrégation et pour celles qui cherchent leur vocation.
Élisabeth, une novice du Burkina Faso
Subitement, nous qui pensions être les maîtres de tout et de tous, nous nous sentons impuissants, blessés, fragiles, insécurisés.
Dans nos villes agitées, dans nos rues bruyantes et bondées, un SILENCE inconnu est descendu qui fait "BEAUCOUP DE BRUIT" car, soudain, il crie à nos cœurs des vérités jamais considérées.
Tous les endroits qui accueillaient des groupes de personnes sont vides, ils sont fermés.
Même la Sainte Messe est célébrée par des prêtres à portes fermées.
Les écoles sont fermées, mais les relations se poursuivent, même d'une manière différente : les réseaux sociaux sont enfin utilisés de manière positive !
Dans les grandes villes, on communique depuis les balcons et on sait maintenant tout sur les colocataires. Un beau réseau de solidarité se crée et de nouvelles façons d'être ensemble sont inventées.
Rendez-vous à 18h tous les jours pour chanter ensemble depuis les balcons : l'hymne de Mameli, des chansons vivantes d'hier et d'aujourd'hui. Le désir est aussi de rejoindre les médecins, le personnel de santé et tous ceux qui se dévouent jour et nuit pour les malades, pour leur exprimer la reconnaissance du Pays entier.
C'est incroyable, mais nous avons l'impression d'être dans un monde inconnu et nous redécouvrons d'une nouvelle façon tout ce qui, dans notre vie quotidienne, semblait évident et n'attirait pas notre attention : la famille, la communauté, la fraternité…
Quelle redécouverte de la prière aujourd'hui, et combien la prière s'élève vers ce Dieu qui, pour beaucoup, semblait n'avoir aucun droit de “citoyenneté" parmi nous !
Oui, un simple virus a choqué le monde entier... Et nous qui nous croyions "tout-puissants" avec les découvertes de la science et de la technologie, nous prenons conscience que l'avenir n'est pas entre nos mains, mais seulement le présent.
Ainsi quelqu'un a écrit : "Je sais que je n'ai rien d'autre que ce petit jour d’aujourd'hui à donner à Celui qui m'appelle tous les jours, mais comment puis-je lui dire oui tous les jours si je ne lui donne pas ce petit jour ici ? Dieu a mille ans pour faire un jour ; je n'ai seulement qu'un jour pour faire quelque chose d'éternel : AUJOURD'HUI".
L'Église est proche des gens et nous notons quelques gestes significatifs qui ont marqué la communauté.
Le geste du Pape a été très significatif. Le dimanche 15 mars, peu après 16 heures, il s'est d'abord rendu à Sainte Marie Majeure pour adresser une prière et apporter un hommage floral à la Vierge, “Salus populi Romani”.
Puis, en parcourant un bout de chemin à pied, il s’est rendu, comme en pèlerinage, à l'église de San Marcello al Corso où se trouve le crucifix miraculeux qui, en 1522, fut porté en procession à travers les quartiers de la ville pour mettre fin à la grande peste à Rome. Ici aussi, il a déposé un hommage floral et a prié pour que ce fléau soit éradiqué dans le monde entier.
L'archevêque de Milan, Mario Delpini, mercredi 11 mars, il est monté sur les terrasses de la Cathédrale et a adressé une invocation émouvante à Marie, à la Madonnina, symbole religieux et civil de Milan. La prière est un message vidéo de soutien et d'encouragement pour tous les fidèles du diocèse.
« O mia bela Madunina che te dominet Milan… réconforte les personnes qui souffrent le plus dans nos hôpitaux et nos foyers ; soutient la fatigue de tes enfants engagés dans les soins aux malades ; donne la sagesse dans les décisions ; aide-nous à rejeter les images d'un Dieu lointain, indifférent et vindicatif ; ne nous permet pas d’oublier ceux qui souffrent près et loin à cause de l'absurdité de la guerre, de l'injustice de la misère. » Ce sont quelques-unes des paroles de la prière que l'archevêque de Milan a prononcée au pied de la statue de Notre-Dame qui s'élève au-dessus de la cathédrale de Milan.
Le curé de Castiglione d’Adda le 24 février, après avoir célébré tout seul, dans une église vide, sans fidèles, avec des vêtements sacrés, est sorti sur le parvis de l'église et, avec le Saint Sacrement, bénit idéalement tout le village. Et le village de Castiglione d’Adda, au centre de la zone d'isolement à cause du virus, est désert, silencieux. Le seul murmure est celui de la peur. Voici quelques mots du curé de la paroisse : "Il y a beaucoup de préoccupations dans la communauté, mais nous restons tous ensemble, dans un réseau d'unité profonde. Le climat est un climat de souffrance, mais il y a une réelle participation de tous", et s'adressant à ses fidèles, il les encourage : "Je vous invite à augmenter la prière. Nous nous sentons impuissants face à ces faits. Moi aussi, j'ai pleuré devant la statue de Notre-Dame, mais prier, c'est déjà espérer".
La Conférence épiscopale italienne a invité toutes les familles, tous les fidèles, toutes les communautés religieuses à prier le chapelet à la maison, Mystères de lumière, symboliquement réunis en même temps : à 21 heures, le jeudi 19 mars, en la fête de saint Joseph, Gardien de la Sainte-Famille. On demandait d'afficher aux fenêtres des maisons un petit tissu blanc ou une bougie allumée". Le Pape, en liaison, a introduit la prière : "Ce soir, nous prions unis, en nous confiant à l'intercession de saint Joseph, Gardien de la Sainte Famille, Gardien de toutes nos familles. Le charpentier de Nazareth lui aussi a connu la précarité et l'amertume, le souci du lendemain ; mais il a su marcher dans l'obscurité de certains moments, se laissant toujours guider sans réserve par la volonté de Dieu".
Sr Carolina Malacarne, fdlc
Du 21 janvier au 3 février 2020, je suis allée en Côte d'Ivoire pour mieux connaître le charisme des Filles de la Croix vivant aussi dans d'autres communautés, avec les Sœurs et les petits et les pauvres, dans la mission où elles sont envoyées. C'était beau de vivre ensemble en partageant tout comme un cadeau en toute simplicité : les rencontres et les différentes expériences ensemble. Parfois j'ai pu collaborer, parfois, j'ai simplement observé, écouté, dialogué et prié ensemble. J'ai toujours tout accueilli dans mon cœur, en essayant de faire trésor de chaque moment.
J'ai reçu un accueil chaleureux à Abidjan, à Boniérédougou et à Korhogo. Les sœurs ont été extrêmement attentives à chaque geste : celle qui est venue me chercher, celle qui m'a accompagnée : fleurs, cartes, eau, nourriture savoureuse, sourires ; je me suis sentie chez moi dans chacune des trois communautés.
La première étape a été la communauté de Boniéré. Entre autres choses, les sœurs m'ont offert l'image de Jésus Miséricordieux, que j'aime d'une manière particulière, car elle a été importante dans mon choix de vocation... J'ai contemplé la beauté de la nature et des fleurs, et les bons fruits. Je me suis réveillé tôt le matin avec le chant du muezzin et du coq... avec effort mais avec joie pour aller ensemble à l'Eucharistie et puiser l'énergie nécessaire pour commencer la journée, avec la gratitude et l'enthousiasme que les sœurs m'ont "contaminée".
Avec Sœur Marie, Clémentine et Adèle, j'ai visité l'école aux classes nombreuses et pauvres en moyens, où se trouvent quelques enfants adoptés à distance. J'ai également visité le district sanitaire où il y avait deux mères avec des nouveau-nés et je me suis réjoui pour le don de la vie. En raison des vols de poules et d'œufs subis par les sœurs, j'ai également visité le grand poulailler construit il y a quelques années par les sœurs pour donner un avenir à de nombreux jeunes en difficulté. J'ai observé comment les sœurs travaillent dans le jardin, comment elles s'occupent des poulets et des canards... et comment elles accueillent les différentes personnes qui viennent à la communauté. Il y a ceux qui cherchent un peu d'écoute et de fraternité, ceux qui cherchent un peu d'aide parce qu'il y a un manque de lait pour le nouveau-né, ceux qui demandent des vêtements, etc... Les sœurs sont disponibles et actives en tout. Il y eu diverses activités : catéchisme avec de nombreux enfants et jeunes... et puis d'autres rencontres dans le village, en allant chez des gens pauvres... Tous très travailleurs, même les garçons qui tirent l'eau du puits, les femmes avec de lourds paniers sur la tête, les enfants qui jouent avec leurs petits frères. La messe du dimanche avec de nombreux chants et gestes d'offrandes, tous au service de tous... apportant l'Evangile avec la vie, avec l'amour. J'ai rencontré beaucoup de personnes : toujours des poignées de main et des échanges de sourires et de quelques mots tous ensemble...
Après quelques jours, départ pour Korhogo et encore un voyage sur des routes cahoteuses, presque impraticables, parfois asphaltées, parfois en terre battue, et toujours, sur les bords, des vendeurs de bananes, d’animaux sauvages chassés, de tissus tissés à la main, très colorés. La communauté Sainte Elisabeth, parmi de nombreux enfants vivants et joyeux, est au centre d'une école, demandée il y a environ 60 ans par l'évêque, pour éduquer les filles qui n’étaient pas bien accueillies par les écoles locales. Le soir, nous sommes allés à une fête de la paroisse et là j'ai rencontré les sœurs de la communauté de Saint André Hubert, Maison régionale, et aussi des sœurs d’autres congrégations en mission dans la même ville... Avec Sœur Janine, Emmanuelle, Giovanna et Denise, j’ai visité le Centre Don Orione Antenne de Korhogo et j'ai reçu des sourires, des salutations, des rencontres et des explications sur la mission avec les jeunes et les enfants handicapés, accueillis avec leurs familles. Le centre est le lieu d'une mission de soins et d'attention aux personnes et aux malades afin de pouvoir les mettre debout et les faire revivre, comme je l'ai vu et entendu dans les témoignages. Les personnes guéries sont les fruits de l'arbre de vie fait de feuilles colorées, auquel chacun apporte sa contribution, ensemble, des dons d'Amour accueilli et donné. J'ai rencontré, par exemple, une fille qui avait des problèmes d'audition et qui travaille maintenant au centre, un garçon aux membres amputés qui a reçu des aides et de l'assistance et bien d'autres belles histoires de vie nouvelle, de joie retrouvée, de vraies rencontres qui changent la vie, dans la compassion et le service, en se penchant avec amour et en récoltant des fruits de communion.
J'ai connu l'histoire d'Alphonse, secrétaire dans cette structure, instrument de la Miséricorde, disponible aux sœurs et à tous les petits et pauvres. Il appartient au groupe des Amis Filles de la Croix, il vit pleinement le charisme en aidant et en vivant avec des enfants malades, accueillis dans sa famille, en plus de ses trois enfants : un exemple de don total de la vie, dans la joie et sans se fatiguer, avec amour.
À Korhogo, il y a aussi chaque jour l’Eucharistie ensemble et les rencontres... Merci Dieu... Ma sœur... tout cela, au nom de l'accueil et de la gratitude envers le Seigneur et les sœurs. J'ai visité ensuite le Centre Jubilé pour les malades mentaux, inauguré en l’an 2000, l'année du martyre de Sœur Maria Laura, à qui un des pavillons est dédié. Au Centre Jubilé, il a été décidé d'accueillir les malades avec leurs familles, donc moins de malades mais plus d'attention aux personnes, ce qui a permis de les aider à se réinsérer dans la société et la famille, en leur offrant un emploi dans la ferme gérée par les Sœurs. Là aussi “de la Croix naît la vie.” Au point central, il y a une belle chapelle et autour d'elle plusieurs pavillons où se trouvent certains résidents malades et d'autres, pour la plupart, en ambulatoires. Les malades qui le peuvent, travaillent à la ferme où sont élevés les poulets et les porcs, où sont produits les œufs, les fruits et les légumes... Un jour, j'ai visité la ville de Korhogo et les marchés artisanaux : j'ai rencontré quelques artistes, en particulier un sculpteur musulman, ami des sœurs, qui réalise de belles statues de la Vierge et de la Sainte Famille : multiculturalité et interculturalité vécues, échangeant quelque chose de soi-même, dans l'amitié, dans la diversité, dans la rencontre et le chemin ensemble.
Enfin à Abidjan. Ici aussi un accueil chaleureux, après un long voyage à deux dans un bus... Accompagnées et accueillies providentiellement dans la communauté élargie : Sœur Maria, Sœur Hélène, Sœur Marthe, Sœur Gracie, Sœur Françoise, Sœur Charlotte, Sœur Tahiry, Sœur Emmanuelle... tant de joie de se connaître et d'être ensemble, appelées à Sa Lumière. Et voici dimanche : Fête de la Présentation de Jésus au Temple et Journée de la Vie Consacrée... "Je prends au sérieux l'engagement de mon baptême", nous a rappelé Sœur Tahiry dans son témoignage après l'homélie. Les Filles de la Croix sont à Abidjan seulement depuis cinq ans, mais déjà on expérimente beaucoup d'enthousiasme dans l’être ensemble dans la profondeur de l’Amour du Seigneur qui se donne et nous fait devenir religieuses, don pour les frères et pour sa Gloire, Centre de notre vie. Nous avons déjeuné ensemble avec de nombreux frères et sœurs consacrés pour célébrer la fête... et continué à la maison pour un après-midi de dialogue et de partage d'épisodes de la vie. Enfin, le dernier jour, j'ai pris un peu de repos avant de repartir, après cette première belle expérience afro-ivoirienne. J'ai vraiment beaucoup reçu de toutes les personnes que j'ai rencontrées en chemin, je remercie tout le monde dans la prière, et j'espère apporter la lumière, la joie, la chaleur que j'ai reçue et partager ces trésors afin que je puisse moi aussi être un grain de blé qui semé porte du fruit.
Milena
"Réjouis-toi... N'aie pas peur... Rien n'est impossible à Dieu".
(Du 2 au 5 janvier, s'est tenu à Rome le Camp pour les groupes de jeunes qui sont en lien avec nous, camp consacré cette année à Marie.)
Il y avait vingt participants dont les animateurs Andrea, Roberta et Chiara, Sr Alessandra, Sr Mirella et Elisabeth, novice en formation à Rome.
Dans la Basilique de SAINTE MARIE MAJEURE, Don Fabio Bartoli a guidé la réflexion du groupe qui a approfondi la personnalité de Marie à travers les Évangiles. Ensuite Marta, très bonne guide, a accompagné la visite de la Basilique, et conduit le groupe à la Basilique DI S. PRASSEDE.
Dans la Basilique de S. MARIA IN TRASTEVERE, brillante de lumière et pleine de fidèles, nous avons partagé un temps de prière avec la Communauté de Saint Egidio.
Le prieur de la Basilique de SANTA SABINA, le frère Philipp Wagner, a guidé la visite en retraçant des siècles d'histoire à partir des vestiges archéologiques d'une villa romaine sous les fondations de l'église. Rassemblés dans la toute petite cellule de Saint Dominique, nous avons partagé la prière à Marie "femme de l’écoute, femme de la décision, femme de l’action".
Une matinée entière a été consacrée à la Basilique de SAINT PIERRE et le dimanche matin, le groupe a voulu revenir pour participer à l'Angélus avec le Pape François.
Un moment très particulier a été vécu dans la Basilique de S. CROCE DI GERUSALEMME. Don Antonio Panfili, vicaire épiscopal pour la Vie Consacrée du diocèse de Rome, a conduit le groupe à méditer sur la Passion du Seigneur à travers l'explication précise des Reliques de la Sainte-Croix, trouvées et rapportées à Rome par Sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, au IVème siècle. Devant l'image du Suaire, reproduite dans les dimensions de l'original conservé à Turin, le groupe a prié en silence, ému et même troublé par les signes douloureux de la Passion. Enfin, la prière était adressée à Marie "femme de douleur et vierge de l’espérance", pour "toujours rendre compte de l'espérance qui est en nous et s’arrêter avec Elle aux innombrables croix sur lesquelles son Fils est encore crucifié".
Parallèlement à ces moments intenses de ressourcement spirituel, il y a eu beaucoup d'autres moments de joie et d'amusement, en marchant dans les rues et les places de Roma.
L’Université Pontificale Sainte Croix à Rome, Place de Saint Apollinaire, a organisé, le 5 décembre 2019, une journée d’étude sur la Vie Consacrée et la Nouvelle Evangélisation aujourd’hui.
A la lumière de l’enseignement du Pape François, l’initiative a voulu offrir “une opportunité de confrontements et d’approfondissements des défis culturels, spirituels et pédagogiques qui interpellent aujourd’hui l’identité et la mission des consacrés.
Devant à un groupe nombreux d’auditeurs, les intervenants ont illustré divers aspects du thème choisi.
Dans l’après-midi, il y a eu plusieurs témoignages de religieuses et de religieux.
Sœur Lucia Bellotti a été appelée à présenter son expérience d’évangélisation dans les prisons de Rebibbia à Rome.
SœurLucia est une sœurFille de la Croix d’Italie qui vit depuis 25 ans sa mission à l’intérieur de la prison. Sa présence discrète et constante a permis de collaborer avec la réalité complexe et profondément blessée de tant de personnes détenues. Avec les aumôniers de prison, Sœur Lucia a cherché à construire des relations humaines et chrétiennes avec tous ceux qui purgent des peines de prisons très dures.
Voici comment elle a présenté son expérience d’Evangélisation à l’intérieur des prisons : « Je m’appelle Sœur Lucia et je suis Fille de la Croix.
Ma Congrégation est née en France après la Révolution Française de deux saints : un prêtre, Saint André-Hubert Fournet, et une jeune noble, Sainte Jeanne-Elisabeth Bichier des Ages.
Pendant beaucoup d’année, j’ai vécu ma profession d’infirmière dans divers hôpitaux et maisons de retraite dans plusieurs communes d’Italie.
Aujourd’hui par contre, et depuis 25 ans, je réalise ma mission de volontariat ici à Rome à la Prison de Rebibbia et dans le service réservé aux prisonniers de l’hôpital Pertini.
Tout a commencé de la rencontre avec un prisonnier à l’hôpital Saint Philippe Néri où j’ai travaillé.
Au moment de sortir de l’hôpital, il m’a dit de manière avec inquiétude :
“Ne m’abandonne pas…”
Ce “cri” venait de la profondeur de son besoin de recevoir “des gestes d’humanité. Et de sentir “des paroles d’espérance”…
J’ai été touchée profondément… e non pas seulement moi mais ma communauté aussi.
Nous nous sommes tout de suite senties interpelée : QU’EST-CE QUE LE SEIGNEUR ETAIT EN TRAIN DE NOUS DEMANDER ?
Avec une de mes consœurs, j’ai commencé à aller à la prison de “Regina Coeli” une fois par semaine, en gardant les autres engagements…
Lentement, lentement, les visites ont été de plus en plus fréquentes, et les contacts se sont multipliés… jusqu’à devenir une vraie mission pour moi à temps plein que ma propre Congrégation m’a confiée… »
Pour voir plus, tu peux aller à ce lien.
Merci Sœur Lucia !
« Dans ta vie, tu dois faire quelque chose de beau pour les autres ». Dès son adolescence et durant sa vie, ce sont les paroles qui ont guidé Sœur Maria Laura, Fille de la Croix, au service des autres. Ces paroles ont accompagné comme toile de fond, l’expérience que nous avons vécue en juin et juillet, en accompagnant les groupes du Grest. Ils avaient décidé de venir à Chiavenna pour connaître la « Belle Histoire » d’une personne qui, aux yeux de beaucoup de monde, peut être considérée sainte.
Le projet « Promenade dans la vallée de Chiavenna », proposé aux jeunes des paroisses des diocèses de Lombardie, ont attiré de nombreux groupes, 20 à peu près, qui ne venaient pas seulement du diocèse de Como, mais aussi des diocèses voisins, pour un total de plus de 1.000 enfants, adolescents et accompagnateurs. La proposition s’est révélée gagnante et une occasion spéciale qui nous a permis, en premier lieu, de nous rapprocher de la figure de Sœur Maria Laura, en connaissant d’elle les attitudes les plus humbles qui risquent souvent de rester au deuxième plan par rapport à son martyre. Dans un deuxième temps, par contre, elle nous a permis d’en être témoins, mettant en pratique ce qu’elle souhaitait pour chacun des jeunes, c'est-à-dire, que tout jeune réalise quelque chose de beau dans sa vie et le réalise pour les autres.
Les journées ont été organisées dans un premier temps avec l’introduction au « cineteatro
Vittoria » ; ensuite, les jeunes étaient partagés en trois petits groupes, suivant les diverses tranches
d’âge, pour visiter quelques uns des lieux plus significatifs : la chambre de Sœur Maria Laura,
l’église San Lorenzo et le lieu du martyre.
Dans la chambre située dans l’ancienne Maison des Filles de la Croix, aujourd’hui siège de la
‘Comunità Montana’, des sœurs nous ont accompagnés pour connaitre la vie de Sœur Maria Laura,
en particulier l’amour qu’elle portait pour ses privilégiés : les petits, les jeunes et les pauvres
auxquels elle se donnait d’une façon silencieuse et humble, dans la certitude que, dans les autres,
elle pouvait rencontrer son Jésus.
Dans l’église San Lorenzo, par contre, nous avons visité son tombeau et connu le sens de sa
présence en ce lieu, en nous rappelant le processus qui, nous l’espérons, nous la rendra « sainte
parmi les saints ». Les jeunes sont allés aux sources de son histoire spirituelle et de sa vocation qui
l’a conduite à devenir une sœur Fille de la Croix.
Ensuite, dans la rue Poiatengo, les groupes ont pu connaître l’histoire de ses dernières minutes : son martyre arrivé par son meurtre et la lumière qui en est sortie par son pardon. Cette histoire qui,
aux yeux de toute personne peut paraître mauvaise, triste, absurde, mais, aux yeux de tout chrétien, parait comme une belle histoire, parce qu’elle est imprégnée d’amour, cet amour qui résiste au mal,
qui résiste à la mort, l’amour qui pardonne au moment le plus tragique, comme Jésus sur la Croix.
Pour profiter aussi de la beauté de la nature, les groupes ont pu remplir leurs yeux avec les
merveilles de notre vallée, d’une manière toute spéciale en allant se promener jusqu’aux cascades
de l’Acquafraggia, avec une pause au centre de tourisme agricole de l’Aquafracta, pour un moment
de découverte de cette ferme-école.
Accompagner ces groupes a été pour nous un cadeau, car il nous a permis d’approfondir l’histoire de cette petite grande femme et de la raconter à ceux qui sont venus de loin jusqu’à Chiavenna. Savoir que l’histoire de Maria Laura ne reste pas enfermée dans les montagnes de notre vallée nous remplit de joie, car un tel trésor ne peut pas être gardé jalousement, mais bien au contraire, il doit être
partagé généreusement pour que la vie de celui qui écoute puisse être transformée par l’amour qui en jaillit. De retour chez nous, nous avons gardé les yeux étonnés des enfants et des jeunes qui, en silence, nous ont accompagné par leur attention et leur écoute, pendant que nous leur donnions les détails de cette histoire. Une histoire qui a suscité beaucoup de questions et le désir de vouloir approfondir, comprendre, connaître. Une histoire qui laisse des traces d’amour dans le cœur de celui qui l’écoute et qui l’invite à aimer pleinement la vie de tous les jours en rendant ainsi concret l’amour que Sœur Maria Laura a voulu nous apprendre par le don de sa vie.
Et alors c’est bien vrai : le grain qui meurt, peut donner beaucoup de fruits.
Pour le groupe des organisateurs Cinzia Zarucchi
Rome, 13 mai 2019
Du 1er au 11 mai, les sœurs de la communauté de l’Accueil de Rome ont eu la joie de la présence de Sœur Helena, supérieure générale des sœurs de Notre Dame de la Compassion. Avec elle, il y avait aussi Sœur Susana, venue pour participer à l’Assemblée UISG (Union Internationale Supérieures
Générales). Nous avons vécu, en toute simplicité, des temps de connaissance et de communion fraternelle.
Nous avons eu la possibilité d’écouter avec beaucoup d’intérêt les nouvelles des sœurs de l’Alliance : pour cela, le moment favorable pour nous connaître s’est concrétisé, le moment pour faire l’expérience que nous sommes très bien ensemble, et pour faire grandir en nous toutes, le désir d’autres occasions de fraternité et de partage réciproque.
Sœur Helena nous a présenté, avec l’aide des diapositives, sa congrégation dans sa réalité et ses œuvres, et comment ne pas nous sentir en communion, avec un plus grand désir d’autres
partages, de plus de relations, d’autres rencontres ? Oui, nous avons goûté la vie et un rêve d’avenir a habité en chacune de nous.
Nous remercions Sœur Susana, Sœur Marthe et leurs Conseils pour avoir ouvert ce chemin de nouveauté, pour adhérer à l’œuvre de l’Esprit qui fait toutes choses nouvelles et renouvelle chacune de nous.
« Merci Sr Helena pour ton affabilité, ta simplicité : tu as été précieuse pour nous, le temps vécu en communion nous a montré encore plus la beauté de la vie religieuse. »
Ensemble, on va loin.
Avançons ensemble, laissons-nous conduire par l’Esprit et que nos rêves de futur deviennent vie
jaillissante avec la bénédiction de nos fondateurs et fondatrices
Merci Sr Susana, toi aussi, tu as été précieuse en ces jours, ensemble nous avons senti avec force
qu’un chemin nouveau s’ouvre pour nous : l’Esprit nous appelle à avancer au large.
Les sœurs de la communauté de l’Accueil de Roma avec beaucoup de reconnaissance.
Enrica Lattanzi, Sondrio mardi 12 mars 2019
La religieuse de la Congrégation des Filles de la Croix a été tuée par trois filles mineures le 6 juin 2000, victime d'un rituel satanique mortel.
Soeur Maria-Laura, Servante de Dieu, est maintenant ici, dans ce lieu qui fut « son église ». Ce que nous sommes en train de vivre n’est pas une anticipation de béatification mais un acte dû, vue la phase avancée du chemin normal que l’Eglise diocésaine a commencée. Avec ces paroles, Monseigneur Andrea Caelli, Archiprêtre de Chiavenna (Sondrio), a introduit la messe présidée, lundi dernier par l’Evêque du diocèse de Como Oscar Cantoni, à l’occasion du transfert réalisé de la dépouille de Soeur Maria Laura Mainetti.
La religieuse de la Congrégation des Filles de la Croix, fut assassinée par 3 jeunes filles mineures le 6 juin 2000, victime d’un rituel satanique mortel. Le transfert de la sépulture du cimetière de Chiavenna à la Chapelle de Saint Jean Népomucène, dans une allée latérale de la Collégiale de San Lorenzo, a été effectué le 26 février dernier au matin, dans un climat de recueillement et d’émouvante participation », nous explique encore l’Archiprêtre.
L’Evêque de Como, Oscar Cantoni, à genoux devant la tombe de Soeur Maria Laura Mainetti après le transfert.
« Vues le monde qui, arrivé de toutes les régions d’Italie, se recueillait sur la tombe de Soeur Maria Laura – ajoute Monseigneur Caelli – nous avons pensé leur offrir la possibilité de l’avoir plus proche et de leur faciliter la visite ». La phase diocésaine de la cause de béatification (ouverte en octobre 2005 et conclue au printemps 2006) étant terminée, consignée la positio à la Congrégation pour les causes des Saints (dans l’été 2017), « nous avons décidé de procéder au transfert ».
« La mémoire de Soeur Maria Laura, humble et douce Fille de la Croix, ne s’est pas effacée dans ces années. Son souvenir est toujours vivant, pas seulement dans sa Congrégation religieuse, ni exclusivement dans cette Communauté paroissiale, mais il s’étend dans toute la vallée de Chiavenna, se propage dans tout notre Diocèse de Como et se répand vers l’Eglise toute entière. » Ainsi s’est exprimé l’Evêque Cantoni dans son homélie, dans une Collégiale trop petite pour accueillir tous les fidèles rassemblés et les dizaines de prêtres concélébrant. « Afin que Soeur Laura soit à côté de nous – a repris le prélat -, nous avons demandé qu’elle puisse reposer dans sa paroisse, où elle a suivi Jésus dans une noble simplicité, aimant et servant les frères les plus faibles, jusqu'à la fin ».
Cantoni a rappelé que « la réputation de sainteté qui se développe et grandit à l’égard de Soeur Maria Laura est la preuve la plus convainquante qu’elle devrait être présentée par l’Eglise dans un futur proche, que nous espérons non loin, comme modèle pour tous ». Sa mort ainsi dramatique « n’a été que le couronnement d’une vie au service des frères ». Soeur Mainetti a fait sien l’Evangile : en particulier « dans l’attention éducative envers la jeunesse – a dit encore l’Evêque – elle s’est dédiée à la formation humaine et chrétienne des adolescents et des jeunes ».
Un exemple à suivre, afin que nos communautés chrétiennes sachent enseigner aux nouvelles générations l’art de vivre ». Soeur Maria Laura « nous accompagne et nous appelle à notre devoir absolu (pour être et non pas seulement nous dire chrétiens !), d’honorer et servir le Corps du Christ que sont les pauvres, les malheureux, ceux que la société écarte ». A la fin, Cantoni s’est tourné vers « Marie, Mère de la Miséricorde, vénérée à Gallivaggio, mais dont la statue est dans cette même Collégiale (le sanctuaire est actuellement inaccessible à cause de l’éboulement de rocher en mai 2018), pour qu’elle soutienne la nouvelle phase du Synode diocésain qui commence. »
…
Qui est-elle ?
Teresina Mainetti – c’est le nom de baptême de la future Soeur Maria Laura – est née à Colico (Lecco) le 20 Août 1939, dixième fille de maman Marcelline et de papa Stéfano. « De ta vie, tu dois faire quelque chose de beau pour les autres ». Cette invitation qu’un prêtre lui a adressée pendant la confession, Teresina l’a accueillie comme projet de vie.
A 18 ans, elle est entrée dans la congrégation française des Filles de la Croix : en Août 1959, elle a prononcé ses premiers voeux, prenant de Soeur Maria Laura et cinq ans après, elle a fait ses engagements définitifs à La Puye, Maison-Mère de la Congrégation.
Elle a donné sa vie à la mission parmi les enfants, les jeunes et les familles à Vasto (Chieti), Roma, Parma, jusqu’à son arrivée à Chiavenna en 1984. Ici en 1987, elle a été nommée responsable de la communauté. Ses consoeurs la décrivent comme « infatigable et sereine, toujours prête à retrousser les manches quand elle découvrait une situation quelconque de difficulté ». Elle signait toujours en entier : Soeur Maria Laura Fille de la Croix. Peu de mois avant d’être assassinée, elle a écrit à une consoeur : « Je te souhaite de chercher et trouver Jésus parmi les pauvres et dans la quotidienneté… Tu seras heureuse, vraiment ».
Journal « Avvenire », 12 mars 2019
Elles se sont réunies sur le lieu du délit de Soeur Maria Laura Mainetti où aujourd’hui, un monument rappelle l’assassinat de la Soeur de Chiavenna, les Filles de la Croix arrivées hier dans la cité du Mera de toute l’Italie, mais aussi de France et du Canada pour participer à la cérémonie du transfert de sa dépouille du cimetière à la paroisse San Lorenzo. Autour de 17h, le rendez-vous pour la prière dans la rue Poiatengo avec le chant composé en l’honneur de Soeur Maria Laura dont le titre est « Raggio di Luce » (« Rayon de lumière ») : un moment d’intense émotion, de profonde participation. Ensuite, Soeur Beniamina, chargée du dossier sur la vie de sa consoeur, nous a confié son témoignage…
J’ai écrit la vie au début, et ensuite depuis peu d’années, j’ai cherché de recueillir tout ce que nous avons trouvé écrit de la main de Soeur Maria Laura qui n’était pas un journal mais des points de réflexions un peu spirituels.
Et donc, en est résulté un gros volume…
Non, le second n’est pas gros parce qu’elle n’écrivait pas beaucoup, mais c’était assez pour définir sa personnalité spirituelle que nous ignorions parce que c’était une personne très humble, très silencieuse qui ne voulait pas paraitre. Et de ce peu d’écrits, nous avons vraiment découvert sa personne.
Quelle personne était-elle et pourquoi devrait-elle être béatifiée ?
Quand elle a commencé sa vie religieuse, elle avait dit qu’elle voulait faire quelque chose de beau pour les autres. Dans sa vie, elle a vraiment fait quelque chose de beau pour les autres et elle avait une prédilection particulière pour les personnes dans le besoin mais aussi pour les jeunes qu’elle sentait qu’ils vivaient dans un monde qui ne les aidait pas, qui les abandonnait.
De quelques-uns de ces jeunes, ensuite, en réalité, elle a été trahie?
Et oui, Malheureusement… En fait, elles étaient des mineurs et donc nous nous rendons compte qu’elle avait raison quand elle disait que le monde laissait ces jeunes dans l’indifférence et ceci a été la réalité. Mais elle, elle les a toujours appelés « mes jeunes ».
Elisabetta Del Curto, Telifonica Sondrio News
(12 mars 2019)
Témoignage de Soeur Beniamina (en Italien)
Le corps de Soeur Maria Laura Mainetti repose dans la Collégiale à Chiavenna.
Les paroles de l’Évêque.
Nous vous rapportons l’homélie de l’évêque Oscar Cantoni.
Chers frères et soeurs, deux textes de la Parole de Dieu ont été proclamés selon le calendrier liturgique d’aujourd’hui, lundi de la première semaine de Carême.
C’est surprenant comment ces lectures que nous n’avons pas choisies pour l’occasion, mais qui ont été données, correspondent parfaitement à la raison pour laquelle nous nous sommes rassemblés dans cette collégiale de Chiavenna.
Le Seigneur nous accompagne et nous nourrit toujours de sa Parole à l’intérieur de la situation historique dans laquelle nous vivons. Il nous permet d’interpréter à sa lumière les événements, heureux ou tristes, qui composent un dessin qui, à nos yeux, se présente souvent disharmonieux, mais que le Seigneur oriente et reconduit toujours au bien, l’élevant au meilleur niveau.
La mémoire de Soeur Maria Laura, humble et douce Fille de la Croix, ne s’est pas effacée dans ces années.
Son souvenir est toujours vivant, pas seulement dans sa Congrégation religieuse, ni exclusivement dans cette Communauté paroissiale, mais aussi, il s’étend dans toute la vallée de Chiavenna, se propage dans tout notre Diocèse de Como et se répand vers l’Eglise toute entière. Vous le témoignez vous-même, vous qui êtes venus si nombreux de partout ce soir.
Afin que Soeur Maria Laura soit plus proche de nous et que nous puissions l’invoquer devant sa dépouille, nous avons demandé et obtenu qu’elle puisse reposer ici, dans ce lieu qui fut et reste sa paroisse, là où elle a suivi Jésus avec tant d’ardeur et dans une noble simplicité, aimant et servant ses frères les plus pauvres jusqu’à la fin.
Soeur Maria-Laura, ce soir, faisant écho à la Parole de Dieu rapportée dans le livre du Lévitique, nous répète : « Ainsi parle le Seigneur, soyez saints parce-que moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint ». Nous tous, baptisés, nous sommes appelés à la sainteté qui peut se développer à l’intérieur d’une existence toute simple, sans apparences.
Notre sainteté sera une sainteté quotidienne, ordinaire, qui transmet et témoigne de la joie de l’Évangile à l’intérieur des situations les plus communes de l’existence, à partir de la condition de vie où nous nous trouvons.
L’Esprit Saint sait comment utiliser nos dons personnels et plus encore, nos caractères spécifiques, souvent mais pas toujours heureux, pour réaliser en nous l’image de Jésus et représenter dans le concret, par Lui, le visage de la tendresse et de la Miséricorde de Dieu le Père, le Saint par excellence.
Il ne faut pas de gestes extraordinaires. La sainteté se développe dans ces petits gestes particuliers que chacun arrive à inventer pour donner de la sérénité aux frères tristes, consoler ceux qui sont affligés, secourir dans la discrétion ceux qui n’ont pas le courage de demander de l’aide.
La réputation de sainteté qui se développe et grandit à l’égard de Soeur Maria Laura est la preuve la plus convaincante qu’elle devrait être présentée par l’Eglise dans un futur proche, que nous espérons non loin, comme modèle exemplaire pour tout le peuple de Dieu. La mort aussi dramatique de Soeur Maria Laura n’est que le couronnement final d’une vie entière offerte au Seigneur, totalement donnée au service des frères dans lesquels le Seigneur a voulu s’identifier. « Ce que vous avez fait à chacun de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » comme nous l’avons entendu encore une fois dans l’Évangile que nous venons de proclamer.
Ainsi Soeur Maria Laura, qui certainement du Paradis nous accompagne et nous soutient, par des liens d’amour et de communion, dans notre chemin de fidélité au Seigneur Jésus et dans le service d’amour à l’égard de nos frères, nous appelle à notre devoir absolu (si nous voulons être chrétiens et non pas seulement nous dire chrétiens !), d’honorer et servir le Corps du Christ que sont les pauvres, les malheureux, ceux que la société écarte, ceux que le Seigneur nous envoie comme migrants qui ont traversé, non sans fatigue, le désert, la mer et qui demandent d’être accueillis.
Soeur Maria Laura nous apprend à interpréter la page de l’Évangile que nous venons d’écouter comme une attention éducative face à la jeunesse. Elle, qui s’est dédiée avec une grande passion pour la formation humaine et chrétienne des adolescents et des jeunes, se donnant toute entière, obtienne à nos communautés chrétiennes d’apprendre aux jeunes l’art de vivre, dans la certitude que si nous suivons Jésus, l’Esprit Saint ne nous rendra pas moins humains, parce qu’Il permet à notre fragilité d’expérimenter la force de la grâce de Dieu.
Je ne peux pas conclure cette homélie sans me tourner vers Marie, Mère de la Miséricorde, vénérée à Gallivaggio, mais dont la statue est conservée dans cette église, pour qu’elle accompagne et soutienne la nouvelle phase du synode diocésain que nous sommes en train de commencer. En même temps, je la confie de nouveau à vos prières.
Le 19 mars 2018 a été approuvé au sens du Code de Droit Canon (CDC), l’Association privée de fidèles appelée Centre de Formation à la Méditation chrétienne, ayant son siège à Rome. L’Association a la personnalité juridique selon l’art. 322 du Code de Droit canon.
L’Association « Centre de Formation à la Méditation chrétienne » a été promue par un groupe de fidèles catholiques. Depuis 1990, ils se rencontrent régulièrement sous la direction de quelques prêtres et de soeur Marisa Bisi Fille de la Croix.
Ils s’engagent à aider les personnes de tous les âges, condition sociale, culturelle et religieuse, à comprendre le sens de la vie et de la dignité de la personne grâce à l’assimilation vitale des contenus de la foi catholique, en s’inspirant surtout au début, à l’expérience de l’Apostolat de la Prière (AdP) italien. Les membres de l’Association se proposent spécifiquement de faire connaître et diffuser les contenus et l’expérience de la Méditation chrétienne telle qu’elle a été vécue depuis les origines dans la vie spirituelle chrétienne et dans la foi catholique dans le sillon de la plus authentique Tradition de l’Eglise. Dans ce cadre, le Centre s’est adressé dès le début aussi bien aux chrétiens engagés dans un chemin de foi qu’à ceux qui sont loin de la foi ou en recherche de la foi. Il s’offre aussi comme lieu ecclésial d’ouverture oecuménique et de dialogue interreligieux.
L’Association entend favoriser la naissance et la croissance de groupes d’écoute et de formation à la méditation profonde partout où cela est possible : dans les paroisses, les écoles, les maisons, les différents lieux de travail et de culture, impliquant les adultes formés dans ce but. Dans cette perspective, elle se propose de collaborer avec ses moyens propres dans les diocèses italiens, au développement de la pastorale de l’intelligence de la foi et du don gratuit et responsable de soi dans le contexte de la société actuelle où la personne, en proie à l’individualisme, se trouve fortement exposée à l’égarement, à la dissociation, au subjectivisme.
L’Association a pour but un service ecclésial intégral de la personne et l’approfondissement de la foi au moyen de la méditation chrétienne profonde, une voie qui favorise le réveil et l’alimentation de l’intériorité. L’Association se propose comme lieu ecclésial d’ouverture œcuménique et de dialogue interreligieux. Elle s’adresse aussi bien aux croyants engagés dans un chemin de foi qu’à ceux qui sont loin de la foi ou en recherche de la foi. En particulier :
1) Elle promeut
2) Elle favorise le développement intégral de la personne dans ses différentes dimensions au travers d’itinéraires formatifs inspirés par la méthode pédagogique des Exercices spirituels de St Ignace de Loyola et illuminés par la Parole de Dieu, par le Magistère de l’Église et par l’histoire.
3) La sève vivifiante de l’Association est constituée par ses sources charismatiques :
C’était l’après-midi du 7 octobre 1929, j’avais seulement 11 ans. J’aimais d’une affection extraordinaire ma maman. Une maladie subite, une péritonite l’a soustraite à mon affection et à celle de ma famille.
Soutenue par la foi et par l’affection de mon papa, je continuais les études et, à 17 ans, je demandais de partir pour le noviciat des Filles de la Croix à La Puye. Le temps de formation avait la durée de 2 ans. Nous étions 35 novices de différentes nationalités : française, canadienne, argentine et italienne. Je me souviens de toutes : je ne me rappelle pas tous leurs noms mais je me souviens très bien de leurs visages.
Voici la carte d’identité française de Soeur Anita au moment de son noviciat à La Puye. C’était l’an 1935, alors elle s’appelait Elena, son prénom civil.
Les maîtresses des novices se souciaient beaucoup de notre formation. On étudiait, on priait, on travaillait dans les champs. On parlait toujours le français. Ce n’était pas toujours facile, mais à la fin, j’ai bien appris la langue. Tout de suite, après mes premiers voeux, je suis revenue à Parma, à Sanvitale, où je finissais mes études. À la fin de l’année scolaire, le 20 juin 1940, Mussolini, de la Place Venise, déclara la guerre à l’Autriche. Il fut nécessaire de quitter de toute urgence la ville et je rejoignis Vasto où, peu de temps après, je commençai mon activité de maîtresse, que je poursuivis pour plusieurs années entre Vasto, Pratica di Mare, Nettuno et Chiavenna. Je suis revenue à Vasto plusieurs fois où j’ai toujours été très bien. Pendant la guerre, pendant un an, j’ai eu une classe très très nombreuse comptant jusqu’à 70 élèves. C’était très fatigant. Les témoignages de mes anciens élèves, qui après si longtemps se rappellent encore de moi, me remplissent de joie. Le mois d’octobre dernier, l’un d’eux, Glauco de Vasto, a réussi à me trouver et, dans un message plein d’affection, m’a écrit qu’il a voulu être enseignant pour suivre mon exemple. Après avoir terminé mon activité d’enseignement, entre 1987 et 2011, je suis restée dans la Communauté de Vasto en me dédiant au service des frères pauvres et malades. Depuis 2011, je vis à Roma, dans la Communauté de l’Accueil de la maison Provinciale, où avec d’autres soeurs âgées et malades, je prie pour le salut de notre monde. Le Bon Dieu a été pour moi père, mère, frère, ami et époux. Merci, je te bénis Seigneur !
Soeur Anita Maestri, Fille de la Croix