Filles de la croix

"Allez … je vous envoie "
"Vivez donc et faites vivre" André-Hubert
"Toute espèce de bonnes oeuvres" Jeanne-Élisabeth…


Les vide-greniers… une pastorale singulière, un partage concret et réaliste !


En 2000, l'école Sainte Jeanne d'Arc de Bizanos doit faire face à d'importants travaux, à une construction de locaux mais aussi à la démolition de ce qui a été pendant des années la "maison des soeurs". Les Filles de la Croix ont vécu là longtemps, ont été présentes à tout ce qui a fait la vie de la commune, et même le maire a été élève en maternelle ! Sr Thérèse Dorothée et Sr. Thérèse Fernande sont encore bien vivantes dans le coeur et la mémoire des membres de l'organisme de gestion…pourtant, il faut prendre la décision de tout casser !

Il y a de jolies poignées de portes, des abat-jours, de la vaisselle, des bibelots, des ustensiles de cuisine…

- "Ma soeur, aidez-nous à faire un vide-grenier à l'occasion de la kermesse de l'école !"
- "Je ne sais pas ce que c'est, mais je veux bien vous aider, par respect pour la mémoire des soeurs, Filles de la Croix, qui ont travaillé ici. Avec les soeurs de ma communauté nous viendrons !"

...

- c'est fini : peu à peu, le calme se fait, on entend des bruits de vaisselle, des tables que l'on plie… c'est un signal : les premiers commencent à emballer, alors que les plus courageux tentent encore leur chance et restent pour essayer d'avoir les derniers clients.

Il est 17h : nous plions nous aussi ; en général, il faut laisser place nette à 18h.
On recompose les caisses, les valises, on ferme le parasol, les tables, et on charge la voiture, souvent sans mot dire, car nous avons nos habitudes : chacune sait ce qu'elle doit faire pour que tout rentre dans le coffre ! Des curieux nous regardent faire : "elles ne vont pas tout mettre dans cette voiture quand même" et si, pourtant ! nous n'avons pas de remorque !

Et combien de fois ayant tout rangé arrivent des acheteurs : " vous aviez tout à l'heure… l'avez-vous encore ?" si oui, il faut re-déballer, chercher, avec le sourire bien entendu ! "pourquoi partez-vous si tôt ?" – parce que depuis 6h ce matin nous sommes là…et nous n'en pouvons plus "

Enfin assises dans la voiture, nous soufflons, en faisant le dernier point sur la recette … toujours satisfaites, car si nous étions restées à la maison, nous n'aurions pas davantage ! et nous n'aurions rencontré personne…

Chemin faisant, nous évoquons tel ou tel épisode de notre journée. Ailleurs, on parlerait de relecture. C'est le temps de l'émerveillement, de la compassion, de l'étonnement, un temps fort en tous cas, notre louange du soir !

- en revenant : notre garage nous paraît bien vide, bien calme… " tiens, dans le coin, des cartons… des soeurs sont passées ! " et nous qui pensions avoir vidé une étagère… voilà qu'il est arrivé de quoi la remplir à nouveau ! un clin d'oeil venu d'ailleurs !

Demain, nous viderons la voiture … et nous recommencerons, s'il plaît à Dieu !

A.G. août 2011

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