Homélie - 26 Août 1987 - Fête de Ste Jeanne-Elisabeth - Père Gabaix Hialé
Il est des silences qui expriment l’émerveillement, la joie profonde, la communion des cœurs
la plus intense.
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Jeanne-Élisabeth, elle, a centré toute sa vie spirituelle sur la mort et la Résurrection du Christ :
c’est ce qui explique le sérieux avec lequel elle a orienté et engagé toute sa vie spirituelle
comme la simple mise en œuvre de son Baptême : « Je prends au sérieux les engagements de
mon baptême... »
Nous avons suivi le passage de la lettre de Paul aux Romains ; nous devinons que cela suffit
pour suivre le Christ : « baptisés dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui. Nous
sommes morts au péché et vivants pour Dieu en Jésus Christ »
L’identification à Jésus Christ, vous savez combien c’était la passion de Jeanne-Élisabeth... au
point d’être blessée par ce crucifix qu’elle portait non sur son costume mais sur son corps...et
elle en conserva la plaie jusqu'à sa mort. Telle est la réponse de Jeanne-Elisabeth aux paroles
de Jésus sur la participation à sa Pâque.
Il en va de même du second silence des disciples : Jeanne-Élisabeth a d’instinct compris et fait
sienne la réponse de Jésus, elle qui , toute sa vie, a porté très vif le désir de se cacher derrière
les murs d’un monastère pour se consacrer toute à son Dieu, n’a cessé d’aller vers les plus
petits, les plus pauvres, les plus délaissés ; dès le premier instant, elle a réalisé que la
solidarité de Dieu avec les plus pauvres et les plus petits est le chemin obligé de la révélation
d’un Dieu qui est Amour.
Elle est devenue pour son temps une mémoire vivante de Jésus, engagée dans une vie
fraternelle, toute de service gratuit, de réconciliation et de paix : constamment tournée vers le
Père, avec Jésus, elle a passé beaucoup de temps sur les routes, multipliant les fondations en
réponse aux appels qui venaient de partout : elle avait, dans la docilité à l’Esprit Saint,
construit son monastère au cœur de son être ; habitée par la Trinité Sainte, elle se tenait
habituellement en adoration devant son Dieu, qu’elle savait reconnaître et accueillir dans le
plus humble et le plus petit de ses frères.
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