Filles de la croix

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Entrevue avec Sœur Rosalie
May 19, 2021
  

Est-ce que je puis commencer en te demandant qui fait partie de ta communauté?

Ici nous sommes dans une petite ville appelée « Udon Thani » située au Nord-Est du pays près de la frontière avec le Laos, où est installée la congrégation de Saint-Dominique, l’une des branches des dominicaines.

La communauté est constituée de 4 sœurs : Sr Oliva et Sr Teresa des espagnoles et Sr Neyda du Venezuela et moi.

En quoi consiste votre mission ?

Le Foyer Notre Dame du Rosaire est la première des choses. Elles font la promotion de la jeune fille – surtout des jeunes filles à risque dans la vie. Le Centre est un lieu qui donne une éducation, permettant aux filles de poursuivre leurs études qui leur permettront une vie meilleure. Les jeunes filles viennent de la montagne et des villages qui vivent des situations critiques; elles n’ont pas l’occasion d’aller à l’école. Alors, les sœurs passent de village en village pour retrouver ces enfants et leurs donner la chance d’aller à l’école. Parce que la zone où elles se trouvent est une zone renommée pour la prostitution, c’est important pour nous de leur donner la sécurité du Centre.

On fait la pastorale aussi dans le village; le jeudi, on apporte de la nourriture aux plus pauvres; vraiment, il y a des villages qui sont très critiques et qui ont besoin de la nourriture. Les soeurs font des projets pour avoir des sous pour être capables d’aider comme elles le peuvent. En plus le vendredi, c’est la journée pour aller en ville pour donner l’Eucharistie aux infirmes et aux personnes âgées, qui ne peuvent plus aller à la messe et en même temps on profite de ce temps pour visiter les malades.  

On participe aussi aux activités à la paroisse – surtout la plus jeune, celle qui parle un peu le Thai. Ensemble on participe aux rencontres du Diocèse pour les jeunes.

Combien de jeunes sont accueillis au Centre et pour combien de temps?

Les jeunes sont ici pour toute l’année avec les sœurs, et souvent les parents participent à l’école de l’enfant quand ils ont les moyens. Quand les familles n’ont pas les moyens se sont les sœurs qui payent pour les jeunes. Les filles ont justes quelques jours de congé dans leur famille pendant l’année.

On avait 24 filles, maintenant certaines ont fini leurs études pour continuer à l’université. Celles qui vont à l’université ne restent plus au Centre parce que leur mentalité a déjà changé. Alors, après leur secondaire si elles continuent à l’université on continue de leur aider comme les sœurs peuvent et à les suivre de près, mais elles ne restent plus au Centre.

Cette année la plus jeune avait dix ans et la plus vieille avait quinze ans.

Tu peux me parler un peu de la visite que vous faites auprès des malades ?

Souvent, la plus jeune sœur et moi passons dans les maisons pour faire le ménage, parce que c’est triste, car ici en Thaïlande les gens de la Capitale ne considèrent pas les gens du nord comme des Thaïlandais. Il y a beaucoup de personnes âgées abandonnées, mises de côté pour les laisser mourir seules. Cela me fait vraiment mal au cœur tellement c’est triste à voir, car c’est un calvaire qu’elles vivent, alors elles ne mettent pas de vie dedans. On passe les jeudis au le village pour apporter de la nourriture aux gens, voir à ce qu’elles reçoivent les soins, et au besoin en les envoyant à l’hôpital.

Ensuite, il y a le programme d’aller visiter les villages des jeunes filles qui sont ici. En même temps elles visitent les malades et leur apportent à manger. Mais on doit faire attention, car le plus que les gens voient que les sœurs prennent soins des malades, ils ont tendances à s’en « laver les mains » et ne plus en prendre soin ou avoir souci d’eux. On fait aussi beaucoup d’écoute, cela les libère un peu.

Est-ce que vous aidez avec les sacrements?

La majorité au Centre sont Bouddhistes, seulement quelques-unes sont Catholiques. On les accompagne pour les préparations aux sacrements. C’est très rare les baptêmes et les confirmations dans les paroisses et cette année nous en avions beaucoup – alors un grand événement ! L’année passée il y eu seulement deux baptêmes et une confirmation. Alors, cette année c’était vraiment exceptionnelle.

 Je te pose une question personnelle – comment es-tu?

Je me sens bien et je suis bien… le seul défi est la compréhension, car les sœurs parlent surtout l’Espagnol, et une un peu le Thaï…

Autrement dans la mission on travaille vraiment bien ensemble, et je sens qu’on fait attention à moi pour me mettre à l’aise.

Je me sens très bien et j’aime bien être avec les malades et les jeunes filles.

Si tu pouvais nous demander quelques choses pour t’aider dans ta mission, qu’est-ce que tu demanderais ?

Je demanderais des prières pour que Dieu me donne la santé, la patience et multiplie mon courage.

 En terminant as-tu un message pour les sœurs ?

« Si si! » Merci beaucoup pour vos prières car je sens que tout le monde prie pour moi. La prière m’aide à tenir débout, et grâce à vos prières je reste en paix et la vie continue.

Merci beaucoup ma sœur!

Mes salutations à toutes les sœurs et merci beaucoup pour vos prières !

Laakon Sisters!
Mar 31, 2019
  

Grande émotion ces derniers jours dans notre centre et dans le secteur de Maetan : les Filles de la Croix, présentes ici depuis dix ans s’en vont.

Sœur Marie-Christine discerne actuellement sur sa mission future, sœur Diane retourne au Canada et sœur Teresa retourne en Italie ou elle va pouvoir se reposer après toute une vie consacrée a la mission en Afrique et en Thaïlande. Les derniers jours ont vu bien des visages se remplir de larmes mais les sœurs avaient décidé de ne pas faire de leur départ un moment d’accablement et c’est au cours d’une belle fête que chacune a pu témoigner de son affection pour les jeunes et pour le peuple Karen. Beaucoup de peine, certes, on ne quitte pas les karens sans émotion, mais paradoxalement beaucoup de joie aussi… Les Filles de la Croix ont su témoigner à cette occasion qu’elles ne portaient pas ce nom en vain : ce départ est une croix, mais dans un regard de foi elles nous offrent un bel exemple d’abandon et de confiance en Jésus qui nous précède sur ce chemin. Merci mes sœurs pour tout ce que vous avez semé ici et qui déjà porte du fruit !
 
(Pour lire l'article au complet cliquer ici
 
*** Merci au Père Antoine qui nous a donné avec plaisir l'autorisation de diffuser son article sur notre site.
 
En Thaïlande mars 2015
Mar 29, 2015
  

Tu visites la terre et tu l’abreuves. Tu la combles de richesses ! Ps 64

Communauté des Sœurs Filles de la Croix en Thaïlande,

Le 1er avril 2011, la communauté s’installait à Maetan. Cinq femmes consacrées, filles de la croix, dynamiques et pleines de générosité pour affronter montagnes et vallées, à la recherche des visages de ce peuple Karen, rejeté dans les forêts, non aimé et livré à leur vie précaire.

Quelques familles chrétiennes, deux ou trois, au milieu des villages à 20, 10, 5 maisons sont composées de deux ou trois générations chacune. Elles vivent des cultures de riz sur un terrain défriché par eux-mêmes auparavant, et de quelques animaux vivants autour de la maison ou dans la forêt !

Des missionnaires MEP (Mission Étrangères de Paris) nous ont précédées sur ces pistes, mais des villages ne sont pas encore visités par l’Église.

Avec nous, une nouvelle fondation de Betharramites, deux prêtres Karen prennent la suite des MEP pour un temps ! 70 villages, une communauté de deux sœurs Karianes dans un centre d’enfants, cette communauté de Filles de la Croix dans un village d’environ 4000 habitants, entièrement bouddhiste, mais un village District où l’on trouve le Centre administratif, l’Hôpital, le Lycée et le Marché !

Village qui touche la Birmanie et dont la frontière pédestre est à 500 mètres de la maison des Filles de la Croix.

 Mission reçue par l’Évêque

Envoyées par l’Évêque précédant, et accueillies par les MEP, nous recevons une mission d’Église auprès des Karens. La communauté sera un pôle de prière pour les villageois, les catéchistes et les étudiants qui descendent des montagnes au District de Maetan. La mission donnée est aussi la continuité d’une maison d’Accueil de ces mêmes villageois qui ont des questions administratives à résoudre ou qui viennent pour des soins à l’Hôpital ou pour le Marché. Quelques uns sont là aussi en transit avant de gagner les villes les plus importantes : Maesot ou Bangkok.

De nombreux Volontaires français sont dans les écoles et les centres pédagogiques des montagnes pour un temps de service humanitaire. Il est demandé à nos sœurs d’accompagner leur expérience humaine et spirituelle. Un prêtre MEP accompagne leur insertion.

Un Projet santé vient au jour à la suite d’un constat de pauvreté extrême et d’absence des premiers éléments d’hygiène et soins dans les familles des montagnes.

Le développement du Centre couture de l’Association Esprit Karen, avec une couturière formée et des jeunes apprenties se fait avec le soutien d’une sœur couturière et d’une sœur qui suit la comptabilité.

 Tout semble en parfaite cohérence et fidélité au projet initial. L’aventure des deux premières années est formidable. De découvertes en découvertes, de connaissance en connaissance, la route missionnaire, tant de fois confirmée par le Seigneur dans des petits et grands évènements, s’ouvrait encore plus grande à nos sœurs envoyées par la congrégation et soutenue par toutes nos sœurs de tous les pays !

Cette communauté, née du bicentenaire de Molante, est établie d’une manière particulière : toutes les sœurs et de nombreux chrétiens sont solidaires de leur vie et leur mission. Des jeunes Volontaires ont crée une Association pour soutenir les projets missionnaires de la communauté.

 Étape de désenchantement

 Pourtant ! Il se passe quelque chose !... les visages s’attristent…

Comme toute organisation humaine ou ecclésiale, la Croix se présente, dure et rigide, froide et douloureuse, incompréhensible et sans avenir !

Comme les deux disciples d’Emmaüs, il n’y a rien à faire, rien à espérer, il n’y a qu’à revenir chez soi et recommencer à vivre la vie de chez nous !

Les paroles de Ste Jeanne Élisabeth résonnaient avec force en nous quand, dans certaines de ses nouvelles fondations, elle disait : « Je les prends toutes dans ma carriole et je les ramène à La Puye ! »

 Temps favorable au discernement

En cette visite du 28 novembre au 23 décembre 2014, nous avons décidé de faire un véritable discernement communautaire pour connaître la Volonté de Dieu. Une seule question nous tenait: Le Seigneur veut-il ici une communauté de Filles de la Croix, au milieu et avec les Karens ? Oui ou Non ?

 Pendant quinze jours, un climat de prière établissait la communauté dans l’accueil de l’Esprit Saint, Esprit de conseil et de discernement, Esprit de paix et d’écoute.

Les deux premiers jours, partage en vérité de toutes les raisons qui nous faisaient dire Non à notre présence ici. La raison principale : un manque de dialogue entre les différents partenaires de la pastorale qui ne permettait pas de vivre une vraie collaboration, d’où une organisation peu constructive.

Les deux jours qui ont suivi, nous avons reçu dans ce même climat les raisons pour le : Oui, nous sommes appelées ici.

Après les deux jours sombres, si sombres du non, il n’y avait pas beaucoup d’espérance pour le oui ! Et pourtant ! Avec la même vérité et la même écoute de l’Esprit Saint, nous avons partagé les raisons du Oui. Toutes les raisons allaient dans le sens de la beauté du charisme pour ce peuple simple des Karens, peuple pauvre. Les raisons étaient appuyées sur le fait que beaucoup de petits signes confirmaient notre présence : les familles demandent à aller chez elles pour prier avec elles, cette dame bouddhiste demande le baptême pour elle et ses deux enfants, les jeunes qui travaillent avec les sœurs en couture et à l’accueil leur manifestent une grande estime et demandent de les aider humainement et spirituellement, la maison d’Accueil est de plus en plus fréquentée par les villageois, signe d’un accueil qui respecte et ouvre le cœur. Une dame Thaï devient l’amie des sœurs parce que seule, elle aime partager sa vie. Elle est une employée salariée dans la mission. Et tant d’autres signes et gestes simples relevés…

 Alors, où en sommes-nous ? Le Seigneur, que nous demande t-Il ? Veut-Il que le charisme donné à l’Église par les Filles de la Croix soit semé là et grandisse là ? Ou pas ? Les raisons du Oui sont aussi fortes que les raisons du Non. Comment avancer ?

Nous prenons un jour de silence et de prière sans échange sur le sujet entre les rencontres de partage. Chacune est attentive au mouvement intérieur qui l’anime, mouvement de l’Esprit qui parle : est ce que je penche vers le oui ou vers le non ?

Moment crucial !! Trois oui ! Trois non !

Voir plus loin avec les partenaires de la mission

Nous prenons alors la décision de rencontrer d’une manière officielle les collaborateurs de la mission, d’échanger avec eux et d’écouter ce qui se passe en chacune de nous.

Nous rencontrons le Père Olivier, Jésuite, accompagnateur de la communauté, les Pères de Betharram nos responsables du secteur d’Église, le Père Nicolas, de la Mep, collaborateur sur le terrain, Mgr Pibul, Évêque du diocèse. Écoute aussi des partenaires Karens, collaborateurs de travail au quotidien, les amis volontaires, les malades, les familles, visite aux Pères Savériens nouvellement arrivés…

 

Connaître la Volonté du Seigneur

Clarté de la réponse du Seigneur, limpidité du chemin d’avenir, chaleur missionnaire dans nos cœurs !

Mgr Pibul confirme notre manière d’être présente là, à Maetan, et de vivre la mission comme nous la vivons. Les différents aspects sont soulignés par lui :

  • Le Pôle Prière qu’est notre communauté pour les chrétiens et tous ceux qui y passent.
  • Le Pôle Accueil pour les villageois d’abord, et de tous les partenaires de la mission.
  • Le Pôle Inter… culture, nation, âge, religion, congrégation.
  • Le Pôle Santé pour un développement de l’évangélisation dans l’axe Église-Société.
  • Un visage différent de la vie religieuse dans le pays, présence avec…au milieu de…et non par des grandes œuvres.

C’est là qu’il faut semer l’Évangile en simplicité.

Et tous les partenaires, par une parole, un signe, ou par un geste, nous invitent à durer sur le chemin…à porter notre nom de filles de la croix…comme si les uns et les autres nous sentions que nous ne pouvions avancer qu’en étant ensemble !

 La Joie du OUI pascal

En ce Noël 2014, c’est le Oui communautaire et personnel de chacune qui a jailli comme réponse à l’envoi de la congrégation sur cette terre de Thaïlande.

C’est un Appel et un Envoi …

Appel !

Appel à redevenir un enfant qui commence, neuf et plein de dynamisme donné par l’Évangile.

Appel à devenir missionnaire avec les autres partenaires de la mission dans une humble mais réelle incarnation en cette terre Karen et en cette Église du Diocèse et ce Pays.

Appel à un renouvellement, un ressourcement, une vitalité pour la mission personnelle et communautaire.

Appel à nourrir notre vie spirituelle, sacramentelle et de congrégation.

 Envoi !

Envoi à un peuple particulier « les mal aimés de la société Thaï », les « mal connus de l’Église Thaï », les « reculés de la montagne Thaï ».

Envoi en communauté pour que chacune selon ses compétences, donne fécondité à la mission portée ensemble.

Envoi pour semer et accompagner le charisme de la simplicité de l’Évangile : enseigner et guérir, en cette terre d’Asie où les chrétiens sont minoritaires, où l’appel à la vie consacrée et sacerdotale peut se faire entendre.

Envoi pour que Dieu soit glorifié par les petits, par tous les peuples d’Asie.

Appel et Envoi à ce peuple multiculturel, multi religieux, afin de vivre avec eux la communion de fraternité universelle récapitulée dans le Christ Pascal !

 

Moyens précieux pour revivre et partir en mission de manière neuve

Pour accueillir ce Don de Dieu d’une manière gratuite et sûre, nous avons établi une feuille de route. Chacune et ensemble, en communauté, vous prendrez la mesure de ce Don et participerez au vouloir de Dieu sur la congrégation en terre d’Asie.

Le Texte-Mémoire ci-dessous dit vos projets de ressourcement, de mission, de moyens à prendre pour vivre au mieux ce départ neuf à Maetan avec les Karens et tous les partenaires de la mission.

De la Crèche à l’Eucharistie !
De l’Incarnation à Pâques !

 

La JOIE pascale nous a progressivement habitées

parce que nous avons osé regarder la réalité en face, l’exposer à la Parole de Dieu,

la nourrir de l’Eucharistie, la laisser traverser par la lumière de l’Esprit Saint !

Alors….

En communauté, nous décidons de réveiller la vie en chacune des sœurs et d’ouvrir des chemins pour aller plus loin dans la fidélité à la mission reçue. La mission de chacune appartient à la communauté et par elle, à la congrégation et l’Église.

 

 

 

 

En mission en Thaïlande
Jan 12, 2013
  

Bonjour et bienvenue à l’émission de Laudate, sur les chemins du monde avec Marie ! 

Cette semaine, comme promis, c’est un chant tout dédié à Marie qui couronne cette émission. Et pour que vous en soyez bien assuré, je vous en ai réservé un en français ! Pour cela, j’ai rencontré la communauté des Filles de la Croix. Cette communauté est en mission à Mae Tan, la ville la plus proche de chez moi. Et comme vous allez le voir, c’est une communauté un peu particulière, car elle est francophone ! Alors que font des religieuses francophones chez les Karens ? Qui sont les filles de la Croix ? Et quels chants vous ont-elles réservé ? C’est le sujet de cette émission.

Voici quatre mois que je suis en mission chez les karens. Dans mon village, l’électricité n’a pas encore été reliée. Aussi, pour vous envoyer votre émission préférée, il faut que je me rende chaque semaine à Mae Tan, à 15 kilomètres d’ici. A chaque fois cela se passe de la même façon : d’abord, je branche mon ordi et lance le chargement de l’émission sur internet. Et tout de suite après, je vais saluer les Filles de la Croix. Elles sont 5, venus du monde entier en cette mission d’accueil des karens. Elles sont toutes francophones, mais attention, elles ne sont pas toutes françaises, il vaut mieux s’en souvenir ! D’abord, parce que sinon la sœur canadienne de la communauté, sœur Diane, risquerait de vous étriper. Ensuite, parce que ce serait perdre les couleurs de cette communauté, qui a tant à raconter. Comme vous l’avez compris, je les connais un peu, et je peux vous assurer qu’il y a beaucoup à dire ! Alors ne perdons plus de temps et commençons dans l’ordre : 

Qui sont les Filles de la Croix ?

 En quelques mots, il s’agit d’une congrégation de religieuses, qui cherche à vivre au milieu du monde, selon ces deux maîtres mots : simplicité et partage. Leur action s’accomplit dans le fait de prier ensemble, d’enseigner le catéchisme, de soigner les malades, et de rassembler les gens. Leur charisme en une phrase : « Représenter la vie de notre Seigneur et la simplicité de son évangile par toutes sortes de bonnes œuvres ». Ça, c’est un très bref résumé, pour ceux qui n’ont pas beaucoup de temps.

Mais sœur Marthe, qui est la supérieure générale de la congrégation, de passage à Mae Tan, ne m’a pas répondu ainsi. Sa première réponse fut : « Les filles de la Croix, et bien je ne sais pas très bien ce que c’est ». Et pour cause, comme la plupart des congrégations, on ne peut pas connaître les filles de la Croix dans une définition toute faite. Au milieu du monde, elles évoluent avec lui.

Enfin, on peut quand même en dire un mot, sans se tromper : 
D’abord, les filles de la Croix ont deux fondateurs : un prêtre, Saint André Hubert, curé de paroisse en odeur de sainteté de son vivant. Et une femme, Sainte Jeanne Élisabeth Bichier des Ages, qui voulait devenir religieuse. 
Nous sommes en 1807, après la Révolution. Les temps sont durs pour l’Eglise, est être religieuse est devenu difficile. Jeanne-Elisabeth choisit d’aller voir ce prêtre a bonne renommée pour lui proposer ses services. Elle est d’une famille noble, aisée, elle a un château, des domestiques, et des relations dans le monde, bref, elle pourrait faire venir ce curé de paroisse chez elle. Pourtant, c’est dans une grange que s’effectue leur première rencontre. Lors d’une messe de minuit, au milieu des paysans, la congrégation des Filles de la Croix va naître.

La Croix a beaucoup marqué la région du Poitou où vivent nos deux fondateurs. Et en cette époque où l’Eglise souffre de persécution, on comprend vite le lien aux filles de la Croix. Cependant, le lien est plus personnel que cela.

Sainte Jeanne-Elisabeth portait autour du cou une croix avec laquelle elle s’est blessée un jour. Durant toute sa vie, cette blessure en forme de croix restera ouverte et gravée sur sa peau.

De là, la congrégation qui s’est formée par cette sainte fut très marquée par la souffrance, la souffrance de la Croix. Cette souffrance que tout chrétien est amené à partager. La souffrance des plus pauvres, des malades, la souffrance qu’il s’agit d’aider à supporter. 
Mais il faut faire attention, ce n’est la souffrance, pour l’amour de la souffrance. La Croix ce n’est pas le but recherché, ce n’est pas la fin.  
Les filles de la Croix, ce sont celles qui sont nées de la Croix. Ou comment dire plus clairement que la Croix amène la vie ? Dans leur règle de vie, il est écrit : Naître de la Croix, c’est « annoncer à travers notre vie la parole d’espérance qui vient de la Croix ».

On n’ose plus trop en parler aujourd’hui, mais pour arriver à la résurrection, il faut passer par la Croix. Et c’est un sacré message d’espérance que la résurrection. Oui, par leur nom, ces religieuses témoignent qu’il y a quelque chose après la Croix. S’il y a des « filles de la Croix », c’est qu’après la Croix, vient la vie.

Ce message Sainte Jeanne Elisabeth Bichier des Ages va le vivre pleinement tout au long de sa vie. Et c’est par son rayonnement, que d’autres femmes vont la rejoindre. Les congrégations voisines les encouragent à développer leur spécificité.

Et ainsi, grandit l'institut des filles de la Croix.

Peu à peu, la congrégation s’étend, et touche les pays voisins : la Belgique, la Hongrie, l’Italie et l’Espagne. Plus tard, à la suite de la loi de 1904, certaines sœurs iront se réfugier au Canada. A chaque fois, ces extensions vont se faire par relation.

Parce que les Filles de la Croix proposent leur service, parce qu’il y a un endroit où il y a des besoins, parce qu’il y a quelqu’un pour les appeler, elles fondent une nouvelle mission. Ainsi trouve-t-on également des filles de la Croix en Argentine, au Brésil, au Burkina, en Côte d'Ivoire, et enfin, avant le régime communiste, en Chine.

Comme vous le voyez cette communauté s’est donc étendue dans le monde entier, et pourtant, il faut préciser qu’elle n’est pas missionnaire. Ce ne sont ni des pères blancs, ni des MEP. Mais, comme le disait Sœur Marthe, être chrétien, c’est être missionnaire ! Alors, quand elle en a l’occasion la congrégation part en mission.

Et voilà, maintenant vous en savez autant que moi sur les Filles de la Croix. Il reste pourtant encore quelques questions : Comment sont-elles arrivées à Mae Tan, en quoi consiste leur mission et puis, quel rapport avec Marie.

Je réponds tout de suite à la première question, les autres viendront après leur chant. 
Il faut savoir que la mission de Mae Tan est la seule des Filles de la Croix en Asie.  Depuis le régime communiste en Chine, la congrégation voulait revenir en Asie. En 2007, elle a fêté ses deux cents ans. Ce fut l'occasion pour aller en Asie. Les pères de Betharram sont depuis toujours en lien avec les filles de la Croix, et œuvrent chez les Karens. Comme il y avait de quoi faire, une mission s’est fondée. Toute la congrégation voulait y participer alors ce sont des sœurs de tous les horizons qui furent envoyées. On trouve ainsi, deux françaises, une italienne, une canadienne et une brésilienne. Je vous laisse les écouter chanter avant de vous parler d’elles et de Marie.

Chant :
3) La première en chemin pour suivre au golgotha,
Le Fils de ton amour, que tous ont condamné.
Tu te tiens là debout au plus près de la croix 
Pour recueillir la vie de son cœur transpercé.
Refrain : Marche avec nous Marie sur nos chemins de croix
Ils sont chemins vers Dieu, ils sont chemins vers Dieu.

4) La première en chemin avec l'Église en marche,
Dès les commencements, tu appelles l'Esprit, 
En ce monde aujourd'hui, assure notre marche, 
Que grandisse le corps, de ton Fils Jésus Christ.
Refrain : Marche avec nous Marie, aux chemins de ce monde, 
Ils sont chemins vers Dieu, ils sont chemins vers Dieu.

C'était « La première en chemin », chanté par la communauté des Filles de la Croix, à Mae Tan, le 19 décembre dernier. 

Que dire de ce chant ? Vous l'avez entendu, sans trompette ni tambour, il est chanté bien simplement. 6 voix, les cinq sœurs en mission ici, et la supérieure générale de la congrégation. 6 voix qui ont tous les accents du monde pour chanter les deux derniers couplets d'un chant qu'on connait par cœur. 
Cet enregistrement colle très bien à la peau de cette communauté ! Pas de trompettes, pas de tambour, mais de la simplicité, et en faisant attention à ce que l'on dit. La supérieure générale est au même rang que les autres, car elles portent toutes le nom de sœur, toutes pour le même service dans le monde. Dans le monde des plus simples, des plus pauvres, mais aussi, dans le monde entier ! Les accents venus de toutes parts nous le rappellent. 

Mais maintenant, parlons des sœurs. Qui sont-elles et que font-elles dans cette mission de Mae Tan ? 
Il faut se douter que les sœurs n'allaient pas se contenter d'une activité, surtout pour une première mission en Asie. 

Il y a 5 principaux pôles :

Le premier, c'est la prière. Il s'agit d'offrir une dimension spirituelle aux chrétiens des environs. La prière est ainsi dite en communauté matin et soir, et le samedi et le dimanche soir, proposée à tous. Les sœurs ont le Saint Sacrement, pour les Karens, c'est une chance de pouvoir prier auprès du Christ.

Le deuxième pôle, c'est la maison d'accueil. La sœur Neuza, originaire du Brésil, est responsable de ce pôle. En effet, les sœurs ne se sont pas installées n'importe où. Mae Tan est une ville étape lorsque l'on descend de la montagne. C'est là que les villages les plus reculés descendent pour s'approvisionner, se soigner, aller à l'école, ou pour les papiers administratifs. Les sœurs s'occupent d'une maison qui permet d'accueillir les Karens pour passer une nuit ou prendre un repas gratuitement. Le côté spi est essentiel, mais il faut aussi nourrir les ventres, et la maison d'accueil est là pour ça.

Le troisième, c'est l'atelier couture. La sœur italienne Teresa, et la sœur Bernadette de Toulouse coordonnent cela. L'atelier couture de Mae Tan, c'est l'un des ateliers de couture de l'association Esprit Karen. Il s'agit de préserver et de mettre en valeur la tradition de tissage des femmes Karens. A partir du tissu fait à la main, les couturières de cet atelier produisent des petits objets vendus en France. Sur le podcast de cette émission, vous pouvez retrouver le lien vers l'association Esprit Karen pour vous procurer ces produits*. Le travail des sœurs n'est cependant pas la couture, mais plutôt la traduction. Car lorsque vous demandez des beaux produits karens, un processus s'enclenche, et sans personne pour expliquer, les couturières seraient perdues. Ainsi les sœurs sont là pour faire le lien.

Le quatrième pôle c'est l'accompagnement des volontaires MEP de Thaïlande. La sœur Marie-Christine, originaire de l'Inde mais ayant vécue toute sa vie à Paris, en est chargée. Elle aide en cela le père MEP, Nicolas Lefebure, pour conseiller et soutenir les volontaires en mission. Dans la même idée, en projet, vient l'accompagnement des catéchistes de la région. Cela se réalisera par exemple dans un partage d'évangile régulier dans un village.

 Le cinquième pôle est également sous forme de projet. La sœur Diane, canadienne, est responsable du projet. Il s'agit du pôle santé, qui consiste à aider un infirmier karen à rejoindre les villages. Les hôpitaux ne sont pas toujours proches, et les plus jeunes ou les plus vieux peuvent difficilement s'y rendre. Il s'agit ainsi de faire venir la santé à eux, en apportant médicaments et soins.

 Enfin, voici le sixième pôle, qui n'en est pas vraiment un. Tout à l'heure nous disions que le charisme de ces sœurs était de « représenter la vie de notre Seigneur par toute sorte de bonnes œuvres ». Et cela consiste avant tout dans les petites choses. La visite d'un malade, une discussion, un coup de main, un moment passé ensemble. 

Voilà donc ce que sont les sœurs de Mae Tan. Cette communauté riche en couleur, en accent et en culture n'a pas vraiment voulu être enregistrée. Un chant ça va, mais pour la suite, elles préfèrent rester discrètes. Alors pour finir cette émission plutôt que de vous les faire entendre, je vais simplement les citer au sujet de Marie. 

Je leur ai posé une question, « qui est Sainte Marie pour vous ? »

La sœur brésilienne Neuza répond en premier : « Marie, c'est la femme forte qui a dit oui et qui en a subi les conséquences ». Sœur Theresa, italienne, continue : « c’est une mama, elle est avec nous pour nous conduire par la main vers son fils ».
Chez la Sœur Diane, la sœur canadienne, une autre image la touche : « Marie, pour moi, c'est la visitation : Elle reçoit en Elle Jésus et court le porter à Elisabeth. Il s'agit de vivre Jésus comme Marie. ». Arrive le tour de la sœur Marthe. C'est la supérieure générale de la congrégation. Deux visages de Marie ressortent particulièrement : D'abord « la femme forte, debout. » et puis, ajoute-t-elle, Marie est aussi « celle qui accompagne son fils, elle est présente dans la croissance de la vie de Jésus ».

La Sœur Marie-Christine, venant de Paris, précise le lien avec sa communauté : « Marie, c'est la femme debout devant la Croix. C’est la première fille de la Croix. Après la Croix, et avant la résurrection, rien n'est dit dans l'Évangile. Mais Marie croit. ». Enfin, la sœur Bernadette, conclut ce tour de témoignage. Elle vient de Toulouse. Comme toujours dans ce genre de témoignage, il est plus difficile de passer la dernière et de ne pas dire la même chose. Marie au pied de la Croix est ancrée profondément chez les filles de la Croix, alors évidemment, en un mot la Sœur Bernadette dit qui est Marie pour elle : « Marie, c'est celle debout au pied de la Croix. », mais elle précise ce qui la touche personnellement : « debout, car elle a une foi qui lui permet de rester debout ». 

Et voilà, l'émission prend fin, les filles de la Croix ont beaucoup à raconter, alors la découverte de cette semaine ne sera pas longue. Il y a quelques semaines simplement, je vous disais ma surprise sur le calendrier Thaï. En effet, ils fêtent le nouvel an le même jour que nous. Et je ne savais pas pourquoi. Depuis mon enquête a avancé, la date était précédemment aux alentours du 14 avril, mais sous l'influence de l'occident c'est aujourd'hui le premier janvier. Cela donne une idée de l'impact entre ces deux cultures. Reste encore à trouver pourquoi le dimanche est le « jour du repos » chez les karens. 

Par Etienne, Jeune volontaire MEP

Visite en Thaïlande
Jan 10, 2013
  

Partage de la Vie ?   Simplicité de l’Évangile ?   Se tenir à hauteur des yeux ?

« J’invoque sur l’œuvre d’évangélisation, en particulier sur ses ouvriers, l’effusion de l’Esprit Saint afin que la Grâce de Dieu la fasse cheminer avec plus de décision dans l’histoire du monde. » Benoit XVI

Cette prière du pape devient concrète sur les terres d’Asie où l’Évangile commence à illuminer les cœurs dans les zones les plus reculées des montagnes de la Thaïlande, chez les Karens !

Quelle beauté cette jeune femme avec son bébé s’approcher tranquillement du célébrant, la nuit de Noël, pour présenter son enfant au baptême. Tous assis par terre au ras du sol, au toucher de la terre, admirant cette eau couler sur l’enfant, écoutant les paroles : « Je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit… »

Le Fils Bien Aimé, tel un Enfant couché dans une mangeoire entre l’âne et le bœuf partageant notre humanité !

Cet Enfant de la terre, baptisé dans l’Esprit, devenu Fils du Père !

Quel moment saisissant dans l’ordinaire de notre histoire dans la mission ! Nos sœurs Neuza, Teresa, Marie Bé, Diane, Marie Christine, vous posez des gestes de tous les jours, les gestes éminemment humains sur ces visages d’enfants, de jeunes, de couples, de malades, de vieillards…

Si nous portons un deuxième regard sur votre présence sans éclat au milieu des Karens, nous dirions que vous participez à la naissance de l’Église dans ces populations isolées des montagnes. Cinquante ans que la lumière du Christ est connue ! Elle fait danser la joie et l’espérance, la vie est neuve dans ces beaux visages !

« Les naissances dans l’Église sont souvent imperceptibles. » Christophe Téobald

« Au travers de leurs actions, l’annonce de l’Évangile se fait également intervention d’aide au prochain, justice envers les plus pauvres, possibilité d’instruction jusque dans les villages les plus perdus, assistance médicale dans les lieux les plus reculés, émancipation de la misère, réhabilitation de ceux qui sont marginalisés, soutien au développement des peuples, respect de la vie de chacune de ces phases. » Benoit XVI

Je vous reconnais là, sœurs des montagnes du Nord Ouest quand votre objectif de cette année veut rejoindre les villages les plus reculés pour travailler à la prévention de la santé, à l’hygiène des familles, pour accompagner des enfants à l’école et dans l’approche de Dieu, pour vivre simplement au milieu du village avec le seul désir, celui de recevoir et de dire la parole d’humanité qui donne dignité à l’oublié !

L’Évangile est là « annoncé sur place, à hauteur des yeux et de la voix » Ch.Téobald.

Il parcourt la terre tel l’Esprit qui se fraye un chemin à travers nos gestes et nos présences quelques fois chaotiques, mais habités par le feu missionnaire qui nous brûle !

En Thaïlande ? Oui, mais en Afrique aussi…en Argentine et au Brésil…au Canada…en Espagne… en Italie…en France !

Les Filles de la Croix sont envoyées pour poser là « de simples gestes humains qui prennent force de résurrection « Chapitre 1998.

 

 

Thai News Special Projet
Oct 4, 2012
  

"Mains actives et coeur en prière"

Mains actives au service du pauvre. Cœur en prière, uni au Christ, uni au « Père des pauvres »

« Attentive aux besoins de son époque,
Ste Jeanne-Élisabeth a continué les gestes de Jésus » (Constitutions n°65)

Nous nous mettons à son école.

En Europe, c’est la fin du temps estival et déjà de nouveaux projets et résolutions au service d’autrui se dessinent au niveau personnel, en paroisse, dans les associations. Ces démarches rejoignent le message du St Père pour la Journée Missionnaire Mondiale du 21 octobre 2012 : « Appelés à faire resplendir la parole de vérité ». Ce message s’adresse à tout baptiser, aux communautés chrétiennes.

C’est pourquoi, avec ce feuillet spécial, nous vous confions nos futurs projets :

Dans notre dernier numéro de Thaï news n°7, nous vous partagions la réalité de notre mission (maison d’accueil pour les karens qui descendent des montagnes, accompagnement des couturières, des jeunes…) avec ses joies et ses difficultés par le manque de moyens humains et matériels.

Nous sentons également de nouveaux appels et des besoins urgents qui touchent les secteurs de la santé et de la formation.

« L’annonce de l’évangile se fait aussi par l’aide au prochain, possibilité d’instruction jusque dans les villages les plus perdus, assistance médicale dans les lieux reculés… » Message de Benoît XVI pour la journée missionnaire mondiale.

Tout en continuant l’accompagnement des karens dans les structures existantes à Thasongyang, nous désirons aussi les rejoindre dans leur propre village dans des secteurs différents :

Pôle santé Certains villageois ne peuvent pas venir jusqu'à l’hôpital, à cause de leur état de santé, de l’éloignement du village.

Nous souhaitons embaucher un Karen qui finit sa formation d’infirmier. L’une de nous, infirmière, l’accompagnera dans les visites des villages pour soigner, faire de la prévention et l’éducation sanitaire.  Sans cette aide leur vie reste très précaire.

Concrètement, cela signifie l’achat d’une moto de 500 euros puis des frais mensuels d’environ 500 euros comprenant le salaire des soignants (Karen et Sœur), es frais de déplacement en moto, les médicaments, etc...

 Pôle artisanat : Former des femmes à la couture dans les villages pour développer une activité qui leur permettra d’avoir un revenu complémentaire afin d’améliorer leur quotidien.

Pôle pastoral : Une meilleure formation des chrétiens, en lien avec les prêtres du secteur. 
Nous désirons acquérir différents outils catéchétiques en langue thaï : livres, Bibles, affiches…

Pôle développement : Nous voulons initier à l’informatique, quelques jeunes qui étudient les week-ends à Thasongyang. Pour cela, nous avons besoin de nous équiper peu à peu en matériel informatique.

Notre projet prioritaire est celui de la santé. En cette saison des pluies, les maladies tropicales font de grands dégâts. Les routes étant quasi-impraticables, les malades restent bloqués dans leur village. Avec la présence de soignants (un Karen infirmier et une sœur), certains malades pourront être pris en charge rapidement. Nous projetons ce travail pour une période de deux ans qui sera évalué régulièrement et reconduit selon les nécessités.

« Malheur à moi si je n’annonçais pas l’évangile ! » 1 Co 9, 16

Cette parole résonne avec force pour toute communauté chrétienne et dans le monde. Comme St Paul, nous devons être attentifs à ceux qui sont loin, à ceux qui ne connaissent pas encore le Christ, nous rappelle Benoît XVI.

Avec chacun d’entre vous, par votre prière et votre action, nous pourrons « faire resplendir la parole de vérité »

"Ensemble unissons nos forces dans un même Esprit, pour la Vie et la Mission !"

Vos sœurs en Thaïlande

Neuza, Teresa, Diane, Marie-B et Marie-Christine

Nouvelles de Thaïlande
Aug 1, 2012
  

Nous vous rejoignons avec ces beaux visages de Sts Pierre et Paul. Ce sont de grandes figures, non pas par leurs actes héroïques, mais par leur humanité fragile qui a fait place à la grâce. Jour après jour, nous essayons de nous mettre à leur suite.

Durant le temps du Carême, nous avons eu la joie d’accueillir Sr Doris du Conseil Général. Ensemble, nous avons relu en vérité et en confiance notre 1ere année d’insertion à Thasongyang. Une année marquée par la rudesse des commencements : difficultés des langues thaï et karen (pas de professeurs) qui freinent nos élans missionnaires, découverte d’une Église locale fragile car « les ouvriers sont peu nombreux » entrainant des tensions et des postes-clés vacants (maison d’accueil pendant quelques mois, atelier de couture, centre agricole).

Une année marquée aussi par la certitude que c’est le Seigneur qui nous conduit à sa manière : il ne s’agit pas de saisir et conduire la mission mais de se laisser saisir par le Christ !

A la maison d’accueil, avec une jeune karen Napa, Neuza et Diane se rendent présentes aux villageois qui descendent de la montagne pour aller à l’hôpital, au centre administratif, à l’école… La plupart ne parle que le karen et cela demande de sortir de soi pour les rencontrer et rester auprès d’eux : présence silencieuse à travers des sourires, des regards ou des gestes fraternels « St André-Hubert, le saint de la rencontre… » Chap. 2010. Petit à petit les gens se sentent en confiance et viennent volontiers nous saluer chez nous.

Avec quelques demandes de subvention, nous avons équipé la maison d’accueil d’un nouveau frigidaire et d’autres matériels.

Plusieurs jours par semaine, Diane propose en soirée quelques cours d’anglais pour 3 ou 4 karens. Le petit groupe est bien motivé !

A l’atelier de couture, Teresa et Marie B accompagnent quotidiennement les couturières et font le lien avec les françaises de Bangkok. Au mois de mai, elles ont toutes été à Bangkok pour préparer la nouvelle collection. Les liens entre elles sont de plus en plus amicaux : mission d’accompagnement et d’encouragement « Affermis tes frères. » Lc 22, 32

D’autres ateliers se mettent en place dans les villages grâce aux jeunes volontaires MEP. Dans l’avenir, les deux sœurs pourraient élargir leur champ

En Thaïlande, au mois d’avril, il y a la fête du Songkran, c’est le nouvel an thaï. C’est aussi l’occasion d’honorer et de recevoir la bénédiction des parents pour ce nouveau temps qui s’ouvre. Les couturières et quelques étudiants ont voulu marquer cette tradition en nous rencontrant : Ils nous ont souhaité une bonne année, en nous versant de l’eau dans les mains et en nous offrant une belle composition florale. Suite à ce geste, nous les avons bénis. Ce fut un moment d’émotion.

Tous les week-ends, nous prions avec les étudiants, les couturières et d’autres personnes de passage. Pour le Carême, nous avons privilégié le chemin de Croix. Depuis Pâques, nous avons eu quelques temps de partage de la Parole, un groupe en français avec les volontaires et les sœurs et un autre en thaï avec les étudiants et couturières karens. C’était une bonne expérience d’échanges et de partages.

 Cette année, nous avons fêté Pâques le Jeudi saint à Panoypou car le prêtre devait se rendre ensuite aux villages. Il y a eu 4 baptêmes, dont celui de Soey une des 3 couturières de Thasongyang. Elle était bouddhiste et cheminait depuis plusieurs années. Elle a choisi le nom de Magdalena et avec Marie-Christine, elles ont parcouru les passages évangéliques correspondants. Elles se retrouveront de temps en temps pour voir des questions concernant la foi.

La semaine suivante, Marie-Christine a participé à un camp de catéchèse annuel regroupant plus de 200 enfants âgés de 7 à 13 ans. Ce camp était animé par les catéchistes, séminaristes, étudiants, sœurs et prêtres. Le 1er jour, elle s’est retrouvée avec une sœur karen qui l’a invitée à dire quelques mots sur les sacrements. Pas facile ! « Ce n’est pas avec le prestige de la parole que je suis venu vous annoncer le mystère de Dieu…mais j’étais craintif et tout tremblant » 1 Co 2, 1.3.

La suite de la semaine a été modifiée car les animateurs ont constaté de grandes lacunes chez les enfants. Marie-Christine, ayant un vocabulaire limité, a eu du temps pour circuler dans les ateliers et rencontrer les animateurs.

Ce fut un temps riche d’écoute. Beaucoup exprimaient leurs difficultés, la réalité du quotidien sur le terrain, le manque de personnes devant la tâche à accomplir.

Après la saison des pluies, elle souhaiterait retourner au village de Poblaki et lancer un groupe de partage de la Parole avec les professeurs de l’école. Certains avaient été aux JMJ l’an dernier et avaient apprécié ces temps.

Installation à Thasongiang
May 17, 2012
  

Bonne fête de Pâques ! Suksan wan Pasca ! สุขสันต์วันปัสกา ! 


Ce sont les mots que nous avons entendus la nuit de Pâques. Le temps de la Passion est fini, une nouvelle Vie jaillit du tombeau ! C’est en effet une nouvelle vie, une nouvelle étape que nous vivons après ce long temps d’apprentissage du thaï, où depuis le 1er avril nous sommes auprès des karens à Thasongyang.

Les jours précédant notre départ vers Thasongyang, avec la présence de Sr Ana du conseil général, nous avons remercié les deux congrégations une dernière fois. Et ce sont elles qui nous ont fait la surprise en nous offrant les premières nécessités pour notre installation (matériel de cuisine, draps…).
Le 1er avril nous quittons Bangkok. Durant notre voyage, nous recevons un appel nous annonçant le départ du couple qui tenait la maison d’accueil. La bonne humeur qui régnait, disparait. Comment allons-nous assurer l’accueil sans rien connaitre du fonctionnement ou de la langue karen ?

En arrivant, nous avons la surprise et la joie d’avoir la messe célébrée par le P. Peter, notre responsable ; le P. Pensa et le P. Luci, venus du nord du pays, tous les trois de Betharram. Il y avait aussi quelques chrétiens, les sœurs karennes et les trois couturières (Biuw, Khem et Chichi). En attendant de trouver une solution stable, ce sont elles, qui assureront l’accueil des villageois descendant de la montagne et qui nous ont aidées les 1ers jours. Le Seigneur nous invite à lâcher nos fragiles assurances et à accueillir la nouveauté que la vie nous offre.  «  Confie ta vie au Seigneur, aie confiance en lui et il agira. » Ps. 37,5

 Le lendemain, nous avons eu, en communion avec les communautés fondées en Argentine et au Brésil, la célébration d’envoi en mission. Ou plutôt comme a dit le P Pensa, c’est Jésus qui nous accueille dans cette mission auprès des karens ! Plus tard, Mgr Pibul est venu nous saluer et nous souhaiter la bienvenue.

Petit à petit, nous avons acheté tout le nécessaire à Thasongyang et à Maesot (80 km). N’ayant pas de voiture, avec des difficultés pour communiquer, il y avait toujours quelqu’un pour nous aider.

Deux jours après notre arrivée, cinq françaises qui vivent à Bangkok de l’association « esprit karen » arrivent pour 3 jours. Cette association est en lien avec l’association « terres karens », une coopérative composée de tisserandes des villages de montagne. Elles tissent des étoffes selon les demandes et en respectant la tradition karen. Entre ces deux associations, il y a les couturières de Thasongyang qui récupèrent les étoffes tissées pour en faire des produits finis selon les commandes d’ « esprit karen », qui les revendent ensuite (sets de table, sacs…)

Alexis, un jeune volontaire MEP fait le lien entre les villages pour « terres karens » et Marion, jeune volontaire de l’association « Enfants du Mékong » fait le lien avec ces deux associations. Dans l’avenir, après le départ de Marion, ce sont Srs Teresa et Marie-Bé qui assureront ce lien. C’est pourquoi elles ont accompagné ces femmes dans les villages pour voir la réalité des tisserandes. Ces associations ont été créées à l’initiative du P. Alain Bourdery (MEP) pour conserver les traditions de tissage karen et donner un travail régulier pour les villageoises. Chaque maillon est important et dépend des deux autres. « L’un n’est pas l’autre, l’un n’est pas sans l’autre » M. de Certeaux.

 La 2e semaine, avec le P. Nicolas (MEP), Srs Marie Bé et M. Christine vont dans un camp catéchiste à la montagne. Ce camp s’adresse aux enfants âgés de 7 à 15 ans qui ont peu de catéchèse dans l’année. 300 enfants étaient encadrés par des catéchistes de différents villages et coordonnés par le P. Peter. La logistique est vraiment au point, avec si peu de moyens : la cuisine rudimentaire est installée au bord de la rivière et la communauté des sœurs karennes avec quelques étudiants s’occupent de la cuisine.

La catéchèse s’organise sous forme d’ateliers : les sacrements, la liturgie (les répons de la messe), les chants, la Bible et l’écrit karen. Après avoir fait le tour, notre petit groupe s’arrête avec l’atelier chants. Les chants de Taizé internationaux sont très vite accueillis. La semaine s’est achevée avec la 1ère communion et la confirmation par Mgr Pibul.

 A cause de la réalité géographique et pastorale, les prêtres célèbrent Pâques sur plusieurs jours en se déplaçant dans les différents villages. C’est pourquoi durant la semaine sainte, nous n’avions pas eu de célébration. Mais en communauté, nous avons célébré le Triduum Pascal, tout en étant en communion avec l’Église locale.

Jeudi Saint : nous avons vécu le lavement des pieds entre nous comme signe de pardon et de service à l’exemple du Maître. Nous avons pris un long temps d’Adoration.

Vendredi Saint : nous avons fait le chemin de Croix à partir d’un diaporama, fait de vitraux représentant les mains qui accusent, soulagent, aiment. Une manière de nous unir à tous les crucifiés d’aujourd’hui.

Samedi Saint : nous avons pris un long temps des Vêpres en célébrant le Christ ressuscité. Et pour couronner cette Vigile, une coupure d’électricité nous a obligées à allumer des chandelles et chanter l’hymne pascale « O nuit de quel éclat tu resplendis » !

Le lundi, le P. Peter est arrivé pour nous conduire à Panoypou et célébrer Pâques avec les chrétiens. C’est un village, où il y a une école agricole, permettant aux enfants d’apprendre d’autres cultures que le riz. L’église était pleine de villageois venus des alentours, certains à 2h de marche. Nous avons commencé par de beaux chants puis la confession pendant plus d’une heure et enfin la célébration de la Vigile Pascale. Le P. Peter a célébré quatre Baptêmes dont deux adultes. Nous ne comprenions rien puisque tout était en karen (nouveau défi linguistique !).

Dans ce contexte de commencement avec une nouvelle langue, nous avons vraiment célébré le passage des ténèbres à la lumière : A la fin de la messe, un vieux monsieur est venu nous saluer en thaï et nous a dit qu’il était un des premiers chrétiens de ce lieu, baptisé par le P. Quintard (missionnaire MEP, pionnier de cette région). Nous avons été touchées par sa simplicité et sa foi. Il nous a invitées à revenir ici !

 « L’évangile nous déplace, qu’est ce qu’il nous reste ? La joie de la foi comme une alliance, comme une joie humble d’un pauvre invité à des noces » (Mgr Rouet, Chap. 2010)

La communauté au complet
May 17, 2012
  

Après un séjour dans nos différents pays l’été dernier, nous voilà de retour sur le sol de Thaïlande.

La communauté s’est composée progressivement : Diane et Marie-B sont arrivées à la fin du mois d’août. Neuza et Teresa les ont rejointes le 05 septembre accompagnées de Srs Marthe et Ana. Marie-Christine viendra fin octobre. Durant quelques jours Srs Teresa et Neuza ont un peu découvert la capitale grâce aux Sœurs du Sacré Cœur. Ces visites sont l’opportunité de percevoir un peu la richesse culturelle de ce pays.

 Nous avons également profité de ce temps pour faire un voyage à Tha Song Yang. Là, nous avons vu la maison où nous logerons, rencontrer les gens avec qui nous travaillerons ainsi que les Pères de Bétharram Peter et Arun. En effet, depuis le départ du Père Alain appelé en France à de plus grandes responsabilités, ces deux prêtres ont maintenant la charge du secteur où le Père Alain travaillait, et sont les personnes à qui nous devrons nous référer dans notre mission.

L’organisation de notre vie communautaire est différente, puisque nous sommes hébergées sur deux lieux différents. En plus des Sœurs du Sacré Cœur qui ont toujours 3 chambres à notre disposition, et où vivent Diane, Neuza et Teresa, les Sœurs Ursulines (de l’Union Romaine) accueillent Marie-Christine et Marie-B.

Pour Neuza et Teresa c’est le début de l’apprentissage de la langue dans une autre école, où elles apprennent essentiellement à parler, car la lecture et l’écriture demandent beaucoup de temps et d’énergie et il ne nous reste que peu de temps maintenant avant de rejoindre Tha Song Yang.

Témoignage à Poblaki
May 17, 2012
  

Poblaki est un village de montagne situé à 4h de voiture (4x4) de chez nous. C’est le village où il y a le plus grand nombre de familles chrétiennes depuis l’arrivée des premiers missionnaires, il y a 40 ans.

Christine souhaiterait visiter ces villageois tous les mois, afin d’accompagner les catéchistes, les profs…

Nous avons logé chez le catéchiste Pala et sa famille dans  une petite maison en bois, sans électricité comme tout le village, sauf à l’école où il y a le groupe électrogène. 
A l’école, il y a environ une centaine d’enfants. Certains logent dans le foyer de Poblaki car leur village est trop loin pour rentrer tous les jours. Tous les matins à 6h et le soir à 19h Pala les rejoint pour la prière.
Le soir de notre arrivée, il nous propose d’aller avec lui pour la répétition d’un mime de Noël. Et nous demande si nous pouvons leur apprendre des danses. C’est ainsi que ces jeunes apprennent très vite une danse basque et d’Israël !

 Le lendemain, mercredi, Diane est présentée aux enfants de l’école. Pour sa 1ere venue, elle doit dire quelques mots. Ensuite nous visitons le village et faisons une pause dans la famille de Bula Mô (la femme de Pala) qui nous invite à manger le lendemain.

Les karens ont plusieurs noms qui changent au cours de leur vie. Ils ont un nom karen à la naissance, un nom thaï par leur nationalité et un nom chrétien par leur Baptême. Puis quand ils ont un enfant ils deviennent (le papa de…) 
C’est ainsi que Pala, notre catéchiste s’appelle Bula Pa : le papa de Bula. Puis quand ils sont grands parents ils changent encore de nom ! Alors ce n’est pas toujours facile de saisir de qui nous parlons !

 Jeudi, Bula Pa et Bula Mô vont en mobylette jusqu’à Thasongyang pour des courses et visiter le médecin. Bula Mô est enceinte de 6 mois et le trajet ne lui fait pas peur ! 3h en moto avec beaucoup de secousses ! 

Après avoir prié les Laudes dans l’église, nous décidons de saluer les gens avec les quelques mots de karen que nous connaissons. Et à ce moment là, la prof Sonee nous invite à aller en bas du village pour prier avec les villageois qui ont fini la récolte du riz. Avec deux autres catéchistes, nous nous rendons en mobylette puis nous empruntons quelques sentiers étroits. Arrivés à la rizière, nous rentrons dans une petite maison pour prier. 

Il y a deux moments de prière dans l’année, liée à la culture du riz : la première pendant la plantation du riz pour que Dieu la bénisse puis au moment de la récolte pour rendre grâce. Nous déjeunons ensuite dans une ambiance sympathique. Les profs et les catéchistes ont le souci de nous traduire les quelques conversations. A la fin du repas, ils doivent se dépêcher de remonter à Poblaki car les cours reprennent en début d’après midi. Ils nous proposent de revenir vers 17h, tout en nous laissant leur maison ouverte. Et voilà qu’en quittant la rizière, nous sommes invitées à déjeuner dans une autre maison !

Vendredi après midi nous partons pour le village de Sokaelu avec une cinquantaine d’enfants de l’école. Les catéchistes ont organisé un camp pour que les enfants des différents villages se connaissent et fêtent Noël ensemble. Arrivés en bas du village, une voiture nous attend. Nous y montons avec le catéchiste, ainsi que les petits, âgés de 5-6 ans. Les autres devront marcher 2 heures. Arrivés sur place nous sommes invitées dans différentes maisons. Les karens sont fiers et heureux d’inviter les sœurs dans leur maison. C’est ainsi que nous acceptons plusieurs repas… !

Après une nuit plutôt fraîche, nous rejoignons les enfants et les catéchistes qui ont organisé des jeux : rires et bonne humeur sont au rendez-vous ! Le P Peter qui avait une réunion avec les prêtres du diocèse à Nakon Sawan (à 6h de ce village), arrive avec un volontaire et des jeunes de Maetowo. Ce soir, nous aurons la messe de Noël ! Chacun se prépare, les catéchistes pour la messe, les différents groupes d’enfants pour les chants et les danses.

En pleine montagne, dans un village où il n’y a pas d’électricité, ce samedi 9 décembre avec quelques familles chrétiennes, et une centaine d’enfants guidés par les catéchistes, nous fêtons la naissance de notre Seigneur !

Après la messe, chaque groupe est fier de danser, chanter. C’est ainsi qu’avec les enfants de Poblaki, nous effectuons une danse d’Israël et une danse basque ! Ensuite, accompagnés de quelques enfants et catéchistes nous faisons le tour du village et chantons les chants de Noël, accueillis dans les maisons par des fruits.

 Le lendemain, dimanche, nous avons la messe du Jour de Noël. Les catéchistes ont ensuite prévu une tombola avec des lots : fournitures scolaires, vêtements, boites de conserve… (certains lots ont été offerts par la famille de Sr Sunanta, sœur du sacré Cœur et par nous-mêmes).

Nous saluons les familles une dernière fois avant de gagner la voiture qui nous ramène à Poblaki. Nous rentrons tous avec le cœur joyeux des rencontres.

Le lendemain, nous repartons heureuses de retrouver nos sœurs avec pleins de souvenirs et de visages dans le cœur. Ce fut notre 1er Noël de cette année. Nous en célébrerons plusieurs autres !

Srs Diane et Marie-Christine

Une journée avec les catéchistes Karen
May 5, 2012
  

Comme tous les dimanches, le catéchiste Pala anime la prière à l’église de Poblaki (A 4h de voiture de Thasongyang). Ce temps de prière permet aux chrétiens de se retrouver pour prier ensemble.

Après la prière, Pala organise avec la prof Sonee une sortie vers d’autres villages afin de visiter des chrétiens qui sont isolés. 

Avec Pauline, une volontaire d’Enfants du Mékong, Sonee et Pala, nous partons vers Wa Bloe Lu. Il faut marcher deux heures.

Nous traversons rizières et ponts en bambous… deux autres catéchistes nous rejoignent alors en moto pour nous éviter de trop marcher. Nous arrivons dans une maison : discussion en karen, on prend des nouvelles, on joue du Tané (instrument de musique karen). Après le temps de prière, nous mangeons par terre, l’ambiance est fraternelle.

Nous partons ensuite vers un autre village : So Kae Lu. Je vois quelques maisons en bambous, et au milieu de cette jungle, il y a une petite église en bois. 
Les chrétiens sont très isolés. C’est le catéchiste qui fait le lien. Il est un peu le bras droit du prêtre. Il prépare les gens aux Sacrements (Baptême, 1ere communion, mariage…), les écoute, les accompagne.
Certains sont responsables de plusieurs villages séparés par des vallons et des rivières…

Dans une autre maison, les hôtes nous offrent un fruit juteux pour apaiser notre soif. Ils en profitent pour nous confier leurs soucis, leurs inquiétudes concernant la moisson ou la mauvaise santé d’un des leurs. Le premier travail du catéchiste est de s’intéresser à la vie des gens,les conforter, les soutenir dans leur quotidien.

Les catéchistes en profitent pour organiser un prochain rassemblement d’enfants. Nous dînons ici vers 16h avant de reprendre la route, car la nuit tombe vite ici.

 En moto, le coucher du soleil est magnifique. Nous discutons durant ce trajet avec le catéchiste qui s’inquiète pour moi, car les chemins sont abimés. Je lui exprime ma joie d’être là, car je comprends mieux son travail, sa solitude, la rudesse de sa vie surtout en saison de pluie. Nous revenons à Poblaki vers 20h. Il a fallu laisser les motos devant une rivière. Nous avons continué la route, seulement éclairés par la lune et un téléphone portable ! Ce fut une journée extraordinaire où la simplicité de la vie des karens rejoint la simplicité de la Bonne Nouvelle : Être avec les gens, écouter leurs soucis, leurs questions, leurs espoirs !

Sr Marie-Christine

 

 

Apprentissage de Thaï
Apr 30, 2012
  

Bonjour, Sawàtdii khâ !


Depuis septembre 2009, nous sommes hébergées à la maison mère des sœurs du Sacré Cœur, une Congrégation Thaïlandaise. Elles ont aménagé trois chambres pour nous. Elles sont très attentives à nos besoins et souvent précèdent nos demandes. Elles nous accueillent comme leurs sœurs et pour nous elles le sont aussi.

Avant de commencer les cours, pour nous mettre dans la perspective de la future mission, nous sommes allées dans un village karen. Après 20 minutes de pirogue sur le fleuve qui sépare la Birmanie de la Thaïlande, nous avons marché plus d’une heure dans la brousse, et traversé à pied deux rivières importantes. Il nous a fallu grimper sur deux ponts en bambous à peine plus large que nos pieds et enfin escalader une clôture. Nous étions accompagnées du Père Alain et de deux catéchistes.

Nous sommes arrivées dans un petit village. Là nous avons vécu l’Eucharistie avec une "petite poignée" de chrétiens, venus après une dure journée de travail dans les rizières et tout le monde chantait de bon cœur. Ils ne savent pas forcément très bien ce qu’il faut répondre, alors le catéchiste avant la messe fait une petite répétition des réponses et des chants. 

Le Père Alain y vient célébrer la messe une fois par mois. 
Cette expérience en montagne a été forte pour chacune de nous. Elle nous a fait rejoindre plus profondément ceux et celles pour qui nous sommes envoyées ici. Cette rencontre nous donne force de revenir à Bangkok pour amorcer l’apprentissage du thaï, ce mois d’octobre 2009.

Après trois mois de cours, nous faisons l’expérience de l’enfouissement, de l’incompréhension, de notre fragilité. Oser être vulnérable, pour accueillir dans cette faille, de nouvelles naissances. Nous apprenons de nouvelles lettres qui n’ont aucune résonances en nous, nous prononçons des sons qui n’existent pas dans nos langues, nous essayons de reproduire des tons, dont nous ne saisissons même pas les nuances : expérience du grain qui tombe en terre…
Et là, avec Celui qui est la lumière des nations, en ce temps de Noel, nous avançons et distinguons quelques lueurs. Richesse d’une langue qui nous montre quelques bourgeons !
Le mot "cœur" revient souvent dans le vocabulaire thaï, voici quelques exemples :

"Heureux" se dit "diijay" : "dii" signifie "bien" et "jay" signifie "cœur". Avoir le cœur bien.
"Triste" se dit "siajay" : "sia" signifie "mort". Avoir le cœur mort quand on est triste.
N’est-ce pas une façon simple et profonde pour exprimer les sentiments humains ?
Pas à pas, nous entrons dans cette culture, en déposant nos chaussures, nos perceptions occidentales à l’entrée de cet autre monde.

 

Première communauté
Apr 30, 2012
  

En route vers la Thaïlande

La Congrégation des Filles de la Croix, dans la dynamique de son bicentenaire de fondation, en 2007, ouvre une communauté en Asie.
Depuis les origines, nous sommes appelées, selon les mots de Sainte Jeanne Élisabeth, à représenter la vie de notre Seigneur et la simplicité de son Évangile, par toute espèce de bonnes œuvres.

Inscrites dans cette manière d’annoncer la Bonne Nouvelle, la Congrégation envoie le 22 aout 2009 la 1ere communauté des Filles de la Croix dans le secteur pastoral de Maetan, au Nord-Ouest de la Thaïlande, dans une zone de montagne auprès des Karens, ces populations des montagnes délaissées et peu intéressantes. Elles seront établies dans le District de THA SONG YANG.

Les sœurs Neuza Ferreira, Teresa Colombari, Marie Bernadette Bourjade, Diane Sorin et Marie Christine Jean reçoivent cette mission qui nait de l’eucharistie. Cinq sœurs comme les cinq premières filles de la Croix de Molante en 1807. 
Elles sont envoyées à cette population Karen en tenant une maison d’accueil. Cette maison est ouverte aux villageois qui descendent des montagnes vers le district pour une visite à l’hôpital, ou pour une demande administrative, pour des études aux lycées, facultés, ou pour autres nécessités…  

La présence des sœurs dans cette ville, favorise un foyer de prière pour tous ceux et celles qui passent.
Les secteurs de la pastorale de la santé, la promotion des femmes, l’éducation des enfants, etc… sont en attente de projets pour élargir le champ des activités de la  mission.
Au niveau de la pastorale, en lien et dialogue avec les responsables, les sœurs pourront trouver place dans l’accompagnement des catéchumènes, des jeunes et particulièrement des jeunes Volontaires francophones.

Nous partageons toutes et tous la même mission, celle de l’Église ! C’est notre joie !

 

 

Thai News 1
Oct 11, 2009
  

Bangkok, 11 Octobre 2009

 

Aux Filles de la Croix,
À tous les ami(e)s,

Bonjour, Sawàtdii khâ !

 

Voilà déjà 3 semaines que nous sommes arrivées en Thaïlande.

Nous sommes hébergées à la maison mère des soeurs du Sacré Coeur de Bangkok, une Congrégation Thaïlandaise. La communauté vit à côté d’une grande école. Elles ont aménagé trois chambres pour nous. Elles sont très attentives à nos besoins et souvent même précèdent nos demandes. Elles nous accueillent comme leurs sœurs et pour nous elles le sont aussi.

Les premiers jours ont consisté à faire des démarches administratives et à prendre contact avec l’école de langue.

Sur les conseils du Père Alain des Missions Etrangères de Paris (MEP) nous avons visité quelques lieux intéressants par rapport à l’histoire de la Thaïlande et à sa culture (le Palais du Roi, une exposition sur le Bouddhisme …) C’est à Ayuttaya, l’ancienne capitale, que la première église Thaïlandaise fut implantée. C’est avec émotion que nous avons fait le lien avec ces premiers chrétiens et notre fondation.

Avant de commencer les cours, pour nous mettre dans la perspective de la future mission, nous sommes allées dans un village karen en zone de montagne. Après 20 minutes de pirogue sur le fleuve qui sépare la Birmanie de la Thaïlande, nous avons marché plus d’une heure dans la brousse, et traversé à pied deux rivières importantes. Nous étions accompagnées du Père Alain et de 2 catéchistes.

Nous sommes arrivées dans un petit village extrêmement pauvre. Là nous avons vécu l’Eucharistie avec une "petite poignée" de chrétiens. Etait-ce les "Marsillys" d’aujourd’hui ? Tous les chrétiens étaient là (10 familles chrétiennes dans ce village) venus après une dure journée de travail dans les rizières et tout le monde chantait de bon cœur. Ils ne savent pas forcément très bien ce qu’il faut répondre, alors le catéchiste avant la messe fait une petite répétition des réponses et des chants.

Le Père Alain vient célébrer la messe dans cette communauté une fois par mois.

Cette expérience en montagne a été forte pour chacune de nous. Elle nous a fait rejoindre plus profondément ceux et celles pour qui nous sommes envoyées ici. Ces personnes vivent dans des villages perdus dans la jungle, tellement isolés, dans des conditions tellement difficiles ! Leur joie, leur simplicité et leur affection nous parlent concrètement de l’humanité.

Depuis le 02 octobre nous avons commencé les cours de Thaï et déjà nous sentons l’exigence de cet apprentissage. Pour 4 heures de cours il faut à peu près autant de temps de travail personnel. Nous avons encore beaucoup de mal à reconnaître les tons, et à prononcer des sons qui n’existent pas dans nos langues. Mais, malgré tout, nous commençons à pouvoir dire quelques mots et même quelques phrases. C’est encourageant pour l’avenir !

Le fait d’être dans une grande communauté comme celle où nous sommes accueillies, avec beaucoup de jeunes autour, est une chance pour nous. Nous pourrons mettre en pratique ce que nous apprendrons.

Voilà un aperçu de notre vie depuis trois semaines.

Merci pour tous vos messages de fraternité qui nous font du bien !

Nous restons en lien avec vous par la prière et vous disons notre fraternelle affection.

Vos sœurs en Thaïlande
Diane, Marie-Christine et Marie-B