Nous vous rejoignons avec ces beaux visages de Sts Pierre et Paul. Ce sont de grandes figures, non pas par leurs actes héroïques, mais par leur humanité fragile qui a fait place à la grâce. Jour après jour, nous essayons de nous mettre à leur suite.
Durant le temps du Carême, nous avons eu la joie d’accueillir Sr Doris du Conseil Général. Ensemble, nous avons relu en vérité et en confiance notre 1ere année d’insertion à Thasongyang. Une année marquée par la rudesse des commencements : difficultés des langues thaï et karen (pas de professeurs) qui freinent nos élans missionnaires, découverte d’une Église locale fragile car « les ouvriers sont peu nombreux » entrainant des tensions et des postes-clés vacants (maison d’accueil pendant quelques mois, atelier de couture, centre agricole).
Une année marquée aussi par la certitude que c’est le Seigneur qui nous conduit à sa manière : il ne s’agit pas de saisir et conduire la mission mais de se laisser saisir par le Christ !
A la maison d’accueil, avec une jeune karen Napa, Neuza et Diane se rendent présentes aux villageois qui descendent de la montagne pour aller à l’hôpital, au centre administratif, à l’école… La plupart ne parle que le karen et cela demande de sortir de soi pour les rencontrer et rester auprès d’eux : présence silencieuse à travers des sourires, des regards ou des gestes fraternels « St André-Hubert, le saint de la rencontre… » Chap. 2010. Petit à petit les gens se sentent en confiance et viennent volontiers nous saluer chez nous.
Avec quelques demandes de subvention, nous avons équipé la maison d’accueil d’un nouveau frigidaire et d’autres matériels.
Plusieurs jours par semaine, Diane propose en soirée quelques cours d’anglais pour 3 ou 4 karens. Le petit groupe est bien motivé !
A l’atelier de couture, Teresa et Marie B accompagnent quotidiennement les couturières et font le lien avec les françaises de Bangkok. Au mois de mai, elles ont toutes été à Bangkok pour préparer la nouvelle collection. Les liens entre elles sont de plus en plus amicaux : mission d’accompagnement et d’encouragement « Affermis tes frères. » Lc 22, 32
D’autres ateliers se mettent en place dans les villages grâce aux jeunes volontaires MEP. Dans l’avenir, les deux sœurs pourraient élargir leur champ
En Thaïlande, au mois d’avril, il y a la fête du Songkran, c’est le nouvel an thaï. C’est aussi l’occasion d’honorer et de recevoir la bénédiction des parents pour ce nouveau temps qui s’ouvre. Les couturières et quelques étudiants ont voulu marquer cette tradition en nous rencontrant : Ils nous ont souhaité une bonne année, en nous versant de l’eau dans les mains et en nous offrant une belle composition florale. Suite à ce geste, nous les avons bénis. Ce fut un moment d’émotion.
Tous les week-ends, nous prions avec les étudiants, les couturières et d’autres personnes de passage. Pour le Carême, nous avons privilégié le chemin de Croix. Depuis Pâques, nous avons eu quelques temps de partage de la Parole, un groupe en français avec les volontaires et les sœurs et un autre en thaï avec les étudiants et couturières karens. C’était une bonne expérience d’échanges et de partages.
Cette année, nous avons fêté Pâques le Jeudi saint à Panoypou car le prêtre devait se rendre ensuite aux villages. Il y a eu 4 baptêmes, dont celui de Soey une des 3 couturières de Thasongyang. Elle était bouddhiste et cheminait depuis plusieurs années. Elle a choisi le nom de Magdalena et avec Marie-Christine, elles ont parcouru les passages évangéliques correspondants. Elles se retrouveront de temps en temps pour voir des questions concernant la foi.
La semaine suivante, Marie-Christine a participé à un camp de catéchèse annuel regroupant plus de 200 enfants âgés de 7 à 13 ans. Ce camp était animé par les catéchistes, séminaristes, étudiants, sœurs et prêtres. Le 1er jour, elle s’est retrouvée avec une sœur karen qui l’a invitée à dire quelques mots sur les sacrements. Pas facile ! « Ce n’est pas avec le prestige de la parole que je suis venu vous annoncer le mystère de Dieu…mais j’étais craintif et tout tremblant » 1 Co 2, 1.3.
La suite de la semaine a été modifiée car les animateurs ont constaté de grandes lacunes chez les enfants. Marie-Christine, ayant un vocabulaire limité, a eu du temps pour circuler dans les ateliers et rencontrer les animateurs.
Ce fut un temps riche d’écoute. Beaucoup exprimaient leurs difficultés, la réalité du quotidien sur le terrain, le manque de personnes devant la tâche à accomplir.
Après la saison des pluies, elle souhaiterait retourner au village de Poblaki et lancer un groupe de partage de la Parole avec les professeurs de l’école. Certains avaient été aux JMJ l’an dernier et avaient apprécié ces temps.