Le départ de six Filles de la Croix pour la Chine en 1934 est la réponse de la congrégation à l’appel du pape Pie XI demandant des religieuses pour travailler dans « les missions lointaines ».
C’est un groupe international qui va répondre à cette demande.
Le départ des soeurs répond aussi au désir des Pères de Bétharram de se voir secondés dans leur mission du Yunnan où ils oeuvrent depuis une dizaine d’années.
Les Pères de Bétharram ont préparé pour les sœurs la maison de Tali qui va servir de dispensaire et d’orphelinat.
Les Filles de la croix arrivent à Tali le 23 avril 1934 après deux mois de voyage en bateau, en chemin de fer, en chaise à porteur. La communauté chrétienne les accueille avec grande cordialité. Elles vont se mettre tout de suite au travail tout en étudiant le chinois.
Dès 1935, l’arrivée des troupes communistes les oblige à fuir Tali pour quelque temps. On est habitué en Chine à ces troubles sporadiques qui secouent toujours le pays dans un endroit ou un autre.
Durant les années qui suivront, vont s’entremêler les attaques communistes et à partir de 1939 une guerre éclate Japon contre la Chine.
Les Filles de la Croix, en 1937 et 1938 ont ouvert une communauté à Yun Tchang et à Pao-Sham.
Les sœurs insistent sur les besoins sanitaires de la population. L’hygiène et la santé sont négligées. Les vieillards souffrent de la faim. Les lèpreux sont nombreux et des bébés sont abandonnés.
En 1938, à la fin de l’année, un cri d’alarme vient de Chine. « La persécution dure depuis quinze mois, écrit un Père et ils ont déjà détruit plusieurs chapelles ».
Le 3 mai 1942, des villes sont bombardées par l’aviation japonaise. L’orphelinat est détruit, la maison des Pères incendiée. Les sœurs, les enfants doivent fuir pour essayer de rejoindre Tali à une semaine de marche. L’orphelinat de Tali accueillera les enfants de pour trois ans jusqu’à la fin de la guerre.
En 1945, la paix est retrouvée. On va pouvoir recevoir de nouveaux subsides d’Europe pour continuer les œuvres et en créer de nouvelles.
Et cependant, de plus en plus, on entend des bruits alarmants de main-mise des communistes sur l’administration du pays au niveau local. Mais la Chine est un pays si grand et les missionnaires y ont vécu tant de choses que l’espoir est plus fort que tout.
Au début de l’année 1950, les Filles de la Croix ouvrent la mission de Hsia-Kouan.
En février 1951, des renseignements, des avis concernant la Chine viennent d’Europe. Il ne faut pas ouvrir de nouvelles missions ; Sur place, les sœurs connaissent des tracasseries qui vont aller en s’accentuant.
En novembre 1951, les Pères des Missions Etrangères conseillent de faire revenir tous les missionnaires. Les sœurs sont rappelées immédiatement. Elles vont s’échelonner pour arriver à Hong-Kong et prendre les bateaux qui les ramèneront en France.
La dernière sœur italienne rentrera à Rome début juillet 1952.