J'ai eu l'occasion de suivre une journée d'étude diocésaine au sujet du caractère sacré de la vie avec Michel MacDonald. Pendant la conférence, plusieurs images me sont venues – de mon expérience personnelle avec les souffrants, des fondateurs et de notre monde souffrant. J'ai décidé de vous partager quelques idées et convictions que je porte en lien avec la sainteté, la dignité de la vie humaine et le mystère de la souffrance.
« Exprimant ce qui est au cœur de sa mission rédemptrice, Jésus dit: « Je suis venu pour qu'ils aient la vie et qu'ils l'aient en abondance » (Jn 10, 10). En vérité, il veut parler de la vie « nouvelle » et « éternelle » qui est la communion avec le Père, à laquelle tout homme est appelé par grâce dans le Fils, par l'action de l'Esprit sanctificateur. C'est précisément dans cette « vie » que les aspects et les moments de la vie de l'homme acquièrent tous, leur pleine signification. » (No.1 – Lettre Encyclique -Evangelium Vitae)
Dès la conception de la vie jusqu'au passage à la vie nouvelle et éternelle avec le Père nous sommes en communion profonde avec le Père, le Fils, et l'Esprit Saint. Mais, sommes-nous toujours conscients de cette vie que Jésus nous donne, de cet Amour du Père qui nous habite continuellement et de la lumière de l'Esprit Saint qui guide nos pas ? Comme dit l'auteur Léon Bloy - "La seule vraie tristesse, le seul échec, la seule grande tragédie de la vie, c'est de ne pas devenir un saint."
Je pensais à Sainte Jeanne-Élisabeth Bichier des Âges qui disait : « Je prends au sérieux l'engagement de mon Baptême ! » Elle avait compris que dans sa vie, elle devait vivre comme « prêtre » en invitant toute personne à entrer dans la communion avec le Père miséricordieux ; comme « roi » qui regarde le monde et l'être humain avec dignité et qui se met au service de l'humanité, en commençant avec les plus pauvres et les plus petits; comme « prophète » dans son témoignage de vie qui fut guidée par l'Esprit.
Michel nous disait que « Nous avons besoin de penser avec notre esprit, notre cœur et nos mains - pour vivre notre foi, pour vivre ce en quoi nous croyons. » C'est tout notre être qui doit rayonner la joie d'être enfant de Dieu, d'être des témoins vivants dans un monde en si grand besoin d'espérance, de lumière, et de paix.
Dans un deuxième temps Michel nous a parlé de la mort et du mystère de la souffrance. « Nous avons besoin d'être attachés à la Croix de Jésus pour que notre foi soit plus forte... » Je pensais à Ste Jeanne-Élisabeth sur la table d'opération qui refuse l'anesthésie et qui dit « Que l'on me laisse seulement mon crucifix, il me suffira. » (p. 73 – Une Sainte au Quotidien de Madeline Guillebault)
St André-Hubert écrivait à Sr Saint-François (123) « Courage ! Vous êtes dans le chemin étroit qui conduit au Ciel ! Vous êtes clouée à la croix avec votre divin Époux. (...) Oh ! que vous devez avoir de courage à souffrir pour et avec celui qui est mort et ressuscité pour vous. Rendez-lui de bon cœur souffrance pour souffrance, vie pour vie. (...) Ne craignez rien, il prend soin de vous. Que votre dernier soupir soit un soupir d'amour pour N.S. Jésus et sa croix et vous goûterez que la mort au service de Jésus vaut mieux que la vie au service du monde. C'est vivre que de mourir avec Jésus, et pour Jésus. (...) Laissez-vous donc conduire par ce divin Esprit. Il vous (fera) comprendre cette maxime du saint Évangile : « Bienheureux ceux qui souffrent », parce que leurs souffrances seront changées en plaisirs, s'ils sont soumis et patients. » (p. 287 – Lettres et Écrits (tome 1) de Saint André-Hubert Fournet)
Quand nous vivons unis au Père, au Fils et à l'Esprit Saint, nous n'avons pas à avoir peur de souffrir, ni de la mort car la mort ne peut pas gagner. Jésus a vaincu la mort, il est ressuscité et par sa mort il nous a montré que la mort et la souffrance ne peuvent pas toucher une âme donnée à Dieu. Le Christ a gagné, il nous promet la vie nouvelle et éternelle si nous croyons en Lui... Il nous montre que la mort est un simple passage de notre vie terrestre à une vie nouvelle et éternelle où on y retrouve que de la paix, de la joie, et de l'amour.
La souffrance reste un mystère, un mystère qui est difficile à vivre sans la foi et difficile à vivre si notre foi n'est pas enracinée dans l'amour miséricordieux et inconditionnelle d'un Dieu qui est le Dieu des vivants !
Suite à cette présentation je suis restée avec l'invitation d'être un phare qui fait briller la lumière de Dieu autour de moi. Je suis Fille de la Croix – je suis Fille de la Croix de la résurrection. Que le Seigneur m'aide à toujours faire briller ma foi, enracinée dans la Trinité dans un monde qui trop souvent vit dans la noirceur et la mort !