Filles de la croix Italie

Le corps de Soeur Maria Laura Mainetti
Mar 18, 2019

Le corps de Soeur Maria Laura Mainetti repose dans la Collégiale à Chiavenna.
Les paroles de l’Évêque.

Nous vous rapportons l’homélie de l’évêque Oscar Cantoni.


Chers frères et soeurs, deux textes de la Parole de Dieu ont été proclamés selon le calendrier liturgique d’aujourd’hui, lundi de la première semaine de Carême.
C’est surprenant comment ces lectures que nous n’avons pas choisies pour l’occasion, mais qui ont été données, correspondent parfaitement à la raison pour laquelle nous nous sommes rassemblés dans cette collégiale de Chiavenna.
Le Seigneur nous accompagne et nous nourrit toujours de sa Parole à l’intérieur de la situation historique dans laquelle nous vivons. Il nous permet d’interpréter à sa lumière les événements, heureux ou tristes, qui composent un dessin qui, à nos yeux, se présente souvent disharmonieux, mais que le Seigneur oriente et reconduit toujours au bien, l’élevant au meilleur niveau.
La mémoire de Soeur Maria Laura, humble et douce Fille de la Croix, ne s’est pas effacée dans ces années.
Son souvenir est toujours vivant, pas seulement dans sa Congrégation religieuse, ni exclusivement dans cette Communauté paroissiale, mais aussi, il s’étend dans toute la vallée de Chiavenna, se propage dans tout notre Diocèse de Como et se répand vers l’Eglise toute entière. Vous le témoignez vous-même, vous qui êtes venus si nombreux de partout ce soir.
Afin que Soeur Maria Laura soit plus proche de nous et que nous puissions l’invoquer devant sa dépouille, nous avons demandé et obtenu qu’elle puisse reposer ici, dans ce lieu qui fut et reste sa paroisse, là où elle a suivi Jésus avec tant d’ardeur et dans une noble simplicité, aimant et servant ses frères les plus pauvres jusqu’à la fin.
Soeur Maria-Laura, ce soir, faisant écho à la Parole de Dieu rapportée dans le livre du Lévitique, nous répète : « Ainsi parle le Seigneur, soyez saints parce-que moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint ». Nous tous, baptisés, nous sommes appelés à la sainteté qui peut se développer à l’intérieur d’une existence toute simple, sans apparences.
Notre sainteté sera une sainteté quotidienne, ordinaire, qui transmet et témoigne de la joie de l’Évangile à l’intérieur des situations les plus communes de l’existence, à partir de la condition de vie où nous nous trouvons.
L’Esprit Saint sait comment utiliser nos dons personnels et plus encore, nos caractères spécifiques, souvent mais pas toujours heureux, pour réaliser en nous l’image de Jésus et représenter dans le concret, par Lui, le visage de la tendresse et de la Miséricorde de Dieu le Père, le Saint par excellence.
Il ne faut pas de gestes extraordinaires. La sainteté se développe dans ces petits gestes particuliers que chacun arrive à inventer pour donner de la sérénité aux frères tristes, consoler ceux qui sont affligés, secourir dans la discrétion ceux qui n’ont pas le courage de demander de l’aide.
La réputation de sainteté qui se développe et grandit à l’égard de Soeur Maria Laura est la preuve la plus convaincante qu’elle devrait être présentée par l’Eglise dans un futur proche, que nous espérons non loin, comme modèle exemplaire pour tout le peuple de Dieu. La mort aussi dramatique de Soeur Maria Laura n’est que le couronnement final d’une vie entière offerte au Seigneur, totalement donnée au service des frères dans lesquels le Seigneur a voulu s’identifier. « Ce que vous avez fait à chacun de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » comme nous l’avons entendu encore une fois dans l’Évangile que nous venons de proclamer.
Ainsi Soeur Maria Laura, qui certainement du Paradis nous accompagne et nous soutient, par des liens d’amour et de communion, dans notre chemin de fidélité au Seigneur Jésus et dans le service d’amour à l’égard de nos frères, nous appelle à notre devoir absolu (si nous voulons être chrétiens et non pas seulement nous dire chrétiens !), d’honorer et servir le Corps du Christ que sont les pauvres, les malheureux, ceux que la société écarte, ceux que le Seigneur nous envoie comme migrants qui ont traversé, non sans fatigue, le désert, la mer et qui demandent d’être accueillis.
Soeur Maria Laura nous apprend à interpréter la page de l’Évangile que nous venons d’écouter comme une attention éducative face à la jeunesse. Elle, qui s’est dédiée avec une grande passion pour la formation humaine et chrétienne des adolescents et des jeunes, se donnant toute entière, obtienne à nos communautés chrétiennes d’apprendre aux jeunes l’art de vivre, dans la certitude que si nous suivons Jésus, l’Esprit Saint ne nous rendra pas moins humains, parce qu’Il permet à notre fragilité d’expérimenter la force de la grâce de Dieu.
Je ne peux pas conclure cette homélie sans me tourner vers Marie, Mère de la Miséricorde, vénérée à Gallivaggio, mais dont la statue est conservée dans cette église, pour qu’elle accompagne et soutienne la nouvelle phase du synode diocésain que nous sommes en train de commencer. En même temps, je la confie de nouveau à vos prières.